Les Journées Cohorte : Stratégies, Soutien et Soin Collectif

Photo prise par
Ornella Tannous
16 avril 2025
Écrit par
Soraya Elbekkali
and translated by
Sunny Doyle

Après le forum « Brûler la mèche par les deux bouts » , une chose était claire : il fallait continuer. Continuer à se voir. Continuer les échanges, les réflexions et surtout continuer à construire des stratégies concrètes, ancrées dans les réalités vécues.

C’est dans cet esprit que les journées Cohorte ont été créées et tenues les 12 et 26 septembre 2023. Ces deux rencontres, organisées par Ornella Tannous, ont rassemblé des participant.e.s autour d’enjeux cruciaux et de réalités partagées : le tokénisme, la pérennisation financière des projets de recherche par, pour et avec, et la protection des savoirs produits par les communautés noires et racisées.

Les participant.e.s y ont trouvé un cadre de discussion flexible, bienveillant, et outillant. Un espace pour dire ce qu’on vit, ce qu’on traverse, sans devoir se justifier. Un espace pour apprendre ensemble à se défendre, à se protéger, à faire autrement.

« Je suis une des seules personnes noires, à ma connaissance, dans mon doctorat, donc je trouve ça un peu isolant, et quand j’ai vu les activités organisées par le projet PARR, j’étais comme : Oui! Enfin!», une participante (épisode 3 - Podcast En Fleurs, Plus en Feu !)

Pendant ces journées, des ateliers participatifs animés par Jade Almeida et Nelly Dennene (Maison Turquoise & soeurs), ont favorisé l’exploration de stratégies concrètes pour naviguer dans des environnements souvent hostiles — sans s’éteindre ou mettre en péril sa santé. L’un des moments forts : la co-construction d’un guide pour la rédaction d’une entente de propriété intellectuelle, conçu à partir des besoins des participant.e.s. Parce que protéger ses idées, ses savoirs, c’est aussi protéger sa santé mentale, son autonomie, sa communauté.

Les discussions ont aussi donné l’occasion de nommer ce que le tokénisme fait au corps, à l’estime de soi et la fatigue de toujours être en représentation (auto-censure, etc.) pour faire plaisir à l’autre. 

Et tout au long de ces deux jours, un fil rouge de vulnérabilité et de puissance collective s’est tissé. On a pleuré, ri, partagé, écouté. On a trouvé des mots pour des choses qu’on portait seul.e.s depuis trop longtemps.

Grâce à une animation sensible et engagée, ces ateliers ont donné naissance à plus que des outils : ils ont rendu possible une mise en commun des savoirs expérientiels, un apprentissage horizontal, une validation mutuelle des vécus.

Les journées Cohorte ont aussi permis de continuer à construire ce réseau vivant, où la solidarité ne reste pas un mot, mais devient une pratique.

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Certains extraits sont inspirés de témoignages issus du rapport PARR ou du jeu de cartes réflexives. Ils ont été adaptés et anonymisés pour des fins de vulgarisation.

Cá, Félicia et Saaz Taher. (2024). Femmes et personnes non binaires noires et racisées impliquées en recherche partenariale au Québec : entre obstacles structurels et stratégies de résistance. Rapport de recherche. Montréal : Projet PARR, Relais- femmes.

Promotion des actrices racisées en recherche (PARR). (2024). Floraison de stratégies - Cultive ton épanouissement en recherche partenariale (Jeu de cartes réflexives - version française). Outil de sensibilisation et d'auto-réflexion issu des témoignages et pistes de transformation partagées dans le cadre du projet PARR.

La définition de l'injustice épistémique est tirée du rapport PARR qui cite Godrie, B., Desrosières, É., & al. (2020). Les injustices épistémiques : vers une reconnaissance des savoirs marginalisés.

Ce projet a été financé dans le cadre du Programme de promotion de la femme de Femmes et Égalité des genres
Relais-femmes