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Intro
Intro
Le paquet de cartes que tu tiens entre les mains est le résultat d’une formidable intelligence collective qui a été partagée à travers la recherche et les différents événements menés par l’équipe du projet PARR (Projet Promotion des Actrices Racisées en Recherche).
Tu trouveras à travers ce paquet plusieurs thé-matiques qui ont émergé des besoins exprimés par les femmes et personnes non binaires noires et racisées qui évoluent dans le milieu de la recherche partenariale. Ces personnes, ainsi que plusieurs autres qui ont contribué au projet (voir la carte crédits), ont formulé des pistes de stratégies individuelles et collectives, partagé des témoignages, des propositions d’exercices et de sages paroles qui, on l’espère, te donneront du réconfort, de la force et des outils d’auto-défense.
Utilise cet outil comme bon te semble, selon tes besoins et tes désirs.
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Légende
Légende
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Pratiques de soin
Pratiques de soin
- Créer des solidarités autour de soi
- Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
- Cultiver sa confiance en soi et sa joie
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Pratiques en recherche
Pratiques en recherche
- Investir dans le marketing de soi et de son travail
- Renverser les pratiques de tokénisme
- Viser le financement et la pérennisation de ses projets
- Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
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Créer des solidarités autour de soi
Pourquoi créer des solidarités autour de soi?
L’oppression isole. Pour toutes sortes de raisons valables, il peut parfois être difficile de dénoncer haut et fort une situation discriminatoire dont on est victime. Le fait même de se qualifier de victime peut être inconfortable pour certaines personnes. Pourtant, l’Histoire nous enseigne que plusieurs luttes et combats ont été remportés quand des victimes ont collectivisé leurs expériences et ont décidé de s’organiser pour revendiquer leurs droits.
Cette connexion avec des gens qui partagent nos réalités permet, entre autres, de comparer nos expériences, de surmonter la honte qui peut nous habiter, de se partager conseils et stratégies de résistance. Ces réseaux de soutien sont précieux et il faut savoir les créer, les rejoindre et les cultiver.
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Créer des solidarités autour de soi
Se questionner et déconstruire
Être ensemble et entretenir un rapport de soin les un⋅e⋅s envers les autres nous permet de nous écarter de certains référents acquis dans le milieu universitaire - et plus largement dans la société - et de maintenir une posture critique face à ceux-ci en se sachant entouré.e et compris⋅e.
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Créer des solidarités autour de soi
Identifier et intégrer des espaces où nos vécus sont valides et résonnent avec ceux des autres
Le partage de témoignages est une opportunité de soin, de survie et un mécanisme de résistance individuel et collectif pour les réseaux de chercheur⋅euse⋅s noir⋅e⋅s et racisé⋅e⋅s. Ces espaces d’échanges et de réflexions permettent aux personnes qui y participent de faire communauté et de s’outiller ensemble pour faire face aux enjeux qu’elles partagent.
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Créer des solidarités autour de soi
Être à l'écoute et accueillir les récits de celleux dont les expériences d'oppression sont différentes des nôtres
Bien que nous puissions trouver dans ces espaces des expériences très similaires aux nôtres, il ne faut pas oublier la diversité d’expériences qui peuvent tout de même y cohabiter. Il faut savoir comment les accueillir dans l’écoute, le respect et la bienveillance. Résiste à l’envie de donner des conseils, sauf si la personne te le demande. Valide avec la personne ses besoins suite à son partage. « De quoi as-tu besoin maintenant? », est une phrase toute simple qui peut nous permettre d’éviter faux pas et maladresses.
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Créer des solidarités autour de soi
Imaginer nos utopies
Ensemble, il est temps d’imaginer notre futur souhaité. À quoi est-ce qu’on aspire pour nous? Comment y arriver ensemble? Quels sont nos leviers pour atteindre cet horizon commun? Est-ce que nos décisions pourraient être plus éclairées si on les prenait en fonction de cette vision souhaitée? Les meilleures solutions ne sont-elles pas façonnées depuis un endroit d’utopie et de confiance?
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Créer des solidarités autour de soi
Sortir d’une logique de compétition entre nous
Si nous ne faisons pas front commun, nous serons plus faibles. Apprenons à mener des projets conjoints en partageant le leadership et les mérites. Faisons preuve de transparence en partageant des informations sur nos tarifs de rémunération et en avertissant nos pair⋅e⋅s sur les milieux avec des climats de travail malsains. Partageons-nous nos savoirs, citons-nous dans nos articles et dans nos prises de parole.
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Créer des solidarités autour de soi
Sortir du cadre formel
En usant de pratiques créatives (dessin, collage, poésie, écriture, théâtre social, etc.), il peut arriver que certaines choses deviennent plus faciles à nommer et que certaines personnes se sentent plus à l’aise de partager leur vécu et/ou émotions. Permettons-nous de sortir du cadre académique et de trouver d’autres manières et médiums moins formels pour exprimer nos expériences. Faisons les choses autrement, dans des lieux différents pour permettre à une plus grande diversité de personnes, de savoirs et d’expériences de se révéler et de se déployer dans ces espaces d’échanges.
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Créer des solidarités autour de soi
Testimonial 1 - Creating Solidarity Support For Yourselves
J’ai cette chance-là d’avoir un réseau de personnes avec qui j’ai développé des liens pas forcément reliés à la recherche, mais il s’avère que ce sont des personnes qui font de la recherche. Mais je pense que ça aurait été vraiment aidant d’avoir une sorte de réseau de femmes cher-cheures racisées qui comprennent ce […] qu’est l’intersectionalité. […] Comment est-ce que moi, en tant que jeune chercheuse noire dans un milieu francophone ou anglophone, peu importe, comment est-ce que je dois naviguer à travers [tous ces obstacles]? Tu sais, je pense qu’il y a énormément de choses à discuter et à mettre en place et ça aurait été génial de pouvoir juste dire « bon, moi, là, je suis coincée. Je sais qu’il y a tel groupe, je vais aller peut-être juste leur écrire, puis dire, comment est-ce que vous gérez telle situation? Est-ce que vous avez déjà vécu ça? Puis qu’est-ce que vous suggérez? Qu’est-ce que vous avez fait qui a déjà fonctionné, qu’est-ce que je devrais éviter à tout prix? »
Chloe - rapport PARR
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Créer des solidarités autour de soi
L’exemple inspirant d’une mobilisation au Barbican
Le Barbican est un prestigieux centre culturel londonien. Dans les dernières années, plusieurs actuel⋅le⋅s et ancien⋅ne⋅s membres de son personnel se sont rassemblé⋅e⋅s pour mettre en lumière les discriminations et actes racistes qu’ielles avaient subis au sein de cette organisation. En échangeant, en collectivisant leurs expériences et en les rassemblant au sein d’un livre, accessible gratuitement en ligne, Barbican Stories, Everything You Need to Know about the Barbican, ces personnes ont repris leur pouvoir en mains et ont exercé une telle pression sur l’établissement que celui-ci a dû prendre action.
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Créer des solidarités autour de soi
L’exemple inspirant d’une mobilisation au Barbican
Le Barbican a entamé un processus radical de changement suite à une enquête lancée après la publication du livre. De nouvelles stratégies de recrutement, des formations antiracistes et des mécanismes pour traiter les plaintes de manière confidentielle ont notamment été mis en place. Cette histoire est inspirante car elle révèle le pouvoir d’une organisation et d’une résistance collective, en plus de visibiliser les conséquences des discriminations systémiques qui existent au sein du milieu culturel, notamment.
Plus d’informations : www.barbicanstories.com
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Savoir être à l’écoute de son bien-être et de sa santé, c’est vital !
Les conséquences réelles de l’oppression et de la lutte à l’oppression sur la santé mentale et physique des individus concerné⋅e⋅s ne sont plus à prouver. Venir au monde et exister dans une société en tant que personne minorisée et se sentir en lutte constante pour prendre sa place, prouver sa valeur et sa légitimité d’exister et de s’exprimer peut mener à de l’épuisement, de l’anxiété et des burn-out. Quelques leviers nous sont parfois accessibles pour éviter ces consé-quences tels que savoir se prioriser, apprendre à se retirer d’un milieu ou d’une situation et repenser la place du travail dans sa vie.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Savoir choisir ses batailles et ses débats
Tout débat est-il bon à mener? Pas si les personnes avec qui tu débats ne t’écoutent pas réellement et ne sont pas dans une posture d’ouverture et d’humilité. Si tu es devant une personne fermée ou quelqu’un⋅e qui veut jouer l’avocat⋅e du diable (le diable a-t-il réellement besoin d’un⋅e avocat⋅e?) , tu seras automatiquement perdant⋅e dans cet échange. Tu auras perdu ton temps et ton énergie avec quelqu’un⋅e qui ne cherche pas à avancer. Souviens-toi toujours que tu ne dois des explications, des justifications ou des séances d’éducation à personne. Tu as le droit de te retirer si tu sens que l’échange ne sera pas fructueux.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Repenser son rôle et ses espaces d’engagement
Ton énergie n’est pas renouvelable à l’infini. Il est parfois utile de prendre un pas de recul et de réfléchir aux espaces dans lesquels tu souhaites réellement t’investir. Ton rôle est-il de transformer l'institution majoritairement blanche dans laquelle tu évolues? Une partie de l’énergie que tu y mets pourrait-elle être plus utile ailleurs, au sein de tes propres communautés par exemple? Des tâches coûteuses en termes de charges émotionnelles devraient-elles ou pourraient-elles être prises en charge par tes collègues issu⋅e⋅s des groupes dominants? Tu es l’unique personne capable de répondre à ces questions, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, mais il faut se donner la permission d’explorer d’autres options et de faire des choix assumés selon ton ressenti et tes besoins.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Redéfinir la productivité
Quand on travaille sur des sujets qui nous touchent personnellement ou des sujets qui ont été peu explorés dans le passé, il est normal que cela prenne plus de temps et d’énergie. Est-il réaliste de le faire en s’imposant le rythme et les injonctions de performance des groupes dominants? Il est crucial d’essayer de s’en détacher et de revisiter le concept d’excellence avec notre propre regard. Il peut être utile pour nourrir ces réflexions et appuyer cette déconstruction de s’adonner à des pratiques plus lentes qui nous forcent à adopter un autre rythme, une autre temporalité : prendre le temps de s’étirer, prendre une marche sans distraction, faire des siestes, jardiner, etc.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Identifier les gens sur qui on peut compter
Sais-tu qui tu peux appeler en cas de besoin et qui sera là au bout du fil pour te soutenir sans jugement? Tu as le droit de vouloir être entouré⋅e de personnes qui seront là de manière inconditionnelle et avec qui tu pourras partager tes vulnérabilités et tes émotions. Il peut toutefois être pertinent de bien outiller son cercle rapproché pour qu’il puisse réellement nous aider, notamment en nommant à l’avance les potentiels signes démontrant qu’on ne va pas bien et en identifiant des éléments qui peuvent nous aider dans ces situations. Il est important d’avoir plusieurs personnes sur qui on peut compter pour ne pas mettre toute cette charge sur un unique individu. Il faut aussi prendre le temps et l’espace pour nourrir ces relations en dehors des sollicitations pour de l’aide.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Savoir s'auto-défendre
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Il existe de nombreuses stratégies propres à chaque personne pour savoir comment se protéger dans un environnement qui peut être hostile. Cela peut passer par le vêtement : en arrivant quelque part dans des habits flamboyants tu revendiques ta présence, tu accentues ta visibilité; cela peut aussi passer par une attitude corporelle, en adoptant une posture droite et fière, ou encore par la parole, en contrôlant ta voix, en lui donnant de la force et du coffre. S’auto-défendre ca peut aussi être de répondre et de verbaliser ce avec quoi on est pas d'accord, ou de partir quand c’est trop dur, blessant ou quand on ne se sent plus respecté⋅e. Préserves-toi le plus possible dans toutes les situations.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Prendre en compte sa santé mentale dans son ambition
Aies de l’ambition et rêve grand si c’est ce que tu souhaites. Mais n’oublie pas d’intégrer ton bien-être psychologique dans tes calculs. Prends l’habitude de prendre en compte cette variable avant d’accepter une opportunité. Fais l’inventaire de tes ressources, de ce qu’on te demande, de ce qui sera à sacrifier avant de dire oui à une proposition. Respecte tes limites, respecte tes besoins et envies et détache-toi de l’impression que tu vas manquer quelque chose en te choisissant.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Participer à des espaces de partage collectif
Dans certains milieux qui peuvent nous être hostiles, nous devons sans cesse être aux aguets, nous tenir prêt⋅e à réagir, à nous défendre. Dans un espace pour et par nous, nous pouvons nous déposer et être soutenu⋅e. We hold space all the time, we hold space for our clients, our community, our children, for our youth. (Nous offrons de l’espace aux autres tout le temps, à nos clients, notre communauté, notre jeunesse.) Nous avons aussi le droit à ce genre de soutien.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Testimonial 1 - Listening to Your Health & Well-being
[J]e pars du principe que marcher dans ce monde, dans nos corps, c'est [déjà] un travail à temps plein. [...] Moi je parle en tant que femme noire, là juste sortir de chez moi, me déplacer d'un point A à un point B, je sais que je peux être attaquée de 1000 et une façons possibles, des choses subtiles des choses moins subtiles...Donc ça, c'est mon quotidien. À partir de ce moment, si moi je dois choisir de m'impliquer dans quelque chose, faut pas que j'aille m'impliquer dans quelque chose qui va juste augmenter encore cette pression-là.
Chloé - Rapport PARR
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Le pouvoir du non
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Plus tu dis non à des choses qui ne te conviennent pas, plus tu fais de la place à des choses qui te conviennent. Si dans le contexte professionnel, on te demande de prendre des responsabilités supplémentaires, envoie ton plan de travail et demande à la personne qui te sollicite comment sa demande peut s’y insérer sans perturber tes autres mandats et responsabilités. Garde toujours en tête que tes ressources (temps, énergie, etc.) ne sont pas infinies, mais que tant que tu ne mettras pas de limites, beaucoup de personnes agiront avec toi comme si elles l’étaient.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Le deuil d’être apprécié⋅e
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Dire les choses sans brusquer, en évitant de heurter et de blesser la fragilité blanche ou dominante est un poids lourd à porter. Et si on renonçait à l’idée d’être apprécié⋅e par tout le monde? Ce ne sera pas toujours possible, dans certains contextes et certains espaces cela nous coûterait trop cher, mais quand c’est possible, accepte de casser des œufs.
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
L’injonction à la pédagogie
Une participante d’un atelier du 15 avril, organisé dans le cadre du Forum PARR, disait ces mots très justes à propos de l’expérience de se faire demander nos opinions sur tel sujet d’actualité qui nous concerne directement : « Nous sommes en 2023, tous les mots ont été prononcés. L’accès à ces mots est gratuit. [En vous interpellant sur ces questions] on vient prendre un temps pendant lequel on ne vous paye pas, pendant lequel on mobilise votre temps [et] dans lequel vous allez mobiliser votre savoir expérientiel, votre émotion. [Il y a] quelque chose de pornographique dans ces questions - [c’est de la] dominant porn - c’est-à-dire qu’on cherche à vous consommer [plutôt qu’à] avoir votre opinion. [Faites] le tri avec qui avoir des conversations ou pas [et posez vous la question par rapport à votre interlocuteur⋅trice] : Est-ce que tu veux me consommer ou tu veux vraiment comprendre? »
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
La stabilité déstabilisante
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Un emploi, un salaire régulier, des conditions de travail correctes peuvent nous amener une stabilité. Mais sommes-nous réellement stables si ce milieu professionnel étouffe notre capacité d’action, fragilise notre estime de soi et notre désir de se projeter? Que sommes-nous en train d’hypothéquer pour avoir une soi-disant stabilité?
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Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
Le piège de la polyvalence
Quand on veut te donner de nouvelles tâches qui ne t’incombent pas d’emblée, rappelle-toi que certaines choses ne sont pas transférables et ne devraient pas t’être envoyées. Attention de ne pas céder aux compliments qui sont souvent une bonne façon de te faire plier : « oh tu es si bon⋅ne, tu serais la meilleure personne pour faire XY».
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Cultiver sa confiance et sa joie
Cultiver sa confiance et sa joie comme acte de résistance
Les biais fondés sur la race, le genre et le statut professionnel peuvent mettre sous silence notre expertise et invisibiliser notre contribution scientifique. Les barrières de langue, de niveau de langage et les préjugés liés à l’accent limitent la participation de certaines personnes à la construction de connaissances et mettent de côté certains savoirs.
Ces mécanismes renforcent notre sentiment d’imposteur⋅e et nous rendent plus vulnérables à l’instrumentalisation. Ces mondes, qui ne sont pas construits pour nous, veulent notre force de production, notre force opérationnelle, mais sans reconnaître notre travail et notre contribution.
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Cultiver sa confiance et sa joie
Trouver ses propres indicateurs de réussite
Il peut être utile de se créer nos propres standards de performance qui sont atteignables et ne nous mettent pas constamment dans un état d’échec.
Quel résultat serait souhaitable en prenant en compte les ressources à ta disposition?
Quelles sont les règles auxquelles tu acceptes de te plier?
De qui accepteras-tu la critique?
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Cultiver sa confiance et sa joie
Embrasser l’échec
La pression à performer est forte quand on ne nous reconnaît pas le droit à la médiocrité ou à l’erreur. Pourtant, l’échec est incontournable, un jour ou l’autre il se trouvera sur notre chemin.
Comment le voir comme un jalon de notre parcours, comme un événement normal et non la confirmation de notre incapacité?
L’échec peut être une occasion d’apprentissage et parfois l’échec est juste…un échec, et c’est correct, cela ne devrait pas ébranler ton estime de soi.
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Cultiver sa confiance et sa joie
Savoir demander de l’aide
Nous ne pouvons pas tout faire seul⋅e.
Nous avons besoin des autres. Ayons l’humilité de le reconnaître et sachons demander de l’aide quand c’est nécessaire et rendre la pareille quand cela nous est possible.
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Cultiver sa confiance et sa joie
Faire place au “care” et à notre vie intérieure
Si le soin, le thérapeutique, la vie spirituelle et les espaces de ressourcement sont souvent dénigrés, moqués ou effacés d’un monde axé sur la perfor-mance, la rentabilité et la productivité, ces éléments peuvent être un ancrage dans la vie de personnes qui vivent des oppressions.
Prends le temps, si cela te fait du bien, de cultiver ces pratiques personnelles, elles sont légitimes et elles sont à toi.
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Cultiver sa confiance et sa joie
Faire place à la futilité
J’ai le droit de faire des choses qui ne serviront à rien, à part me faire du bien.
J’ai le droit de faire des choses qui ne serviront à rien, à part me faire du bien.
J’ai le droit de faire des choses qui ne serviront à rien, à part me faire du bien.
J’ai le droit de faire des choses qui ne serviront à rien, à part me faire du bien.
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Cultiver sa confiance et sa joie
Retrouver le sens de soi
Qui es-tu quand tu n’es pas en lutte?
Qui es-tu quand tu ne dois pas te battre pour ta dignité et ta reconnaissance?
Qu’est-ce qui t’anime quand tu peux mettre ton énergie ailleurs?
Qui es-tu au-delà de l’identité qu’on te colle, au-delà de l'oppression que tu subis?
Comment retrouver ton chemin vers cette personne et comment prendre soin d’elle?
Rappelle-toi que tu n’es pas ce qu’on te fait.
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Cultiver sa confiance et sa joie
Décoloniser l’excellence
Qui sont les personnes que tu associes à l’excellence et qu’ont-elles fait pour y être associées? Est-ce que leur excellence est liée à des réussites matérielles? À la productivité d'articles, de livres ou d’autres contenus à haute valeur de reconnaissance publique?
La notion d’excellence est foncièrement teintée par le système capitaliste et la suprématie blanche. Et si nous repensions à d’autres manières de manifester notre excellence? Nous devons faire un travail d’introspection pour nous débarrasser des normes, codes et indicateurs des dominant.e.s et pour inventer d’autres manières de nous évaluer.
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Cultiver sa confiance et sa joie
Testimonial 1 - Cultiver sa confiance et sa joie
[Il y a] a toujours le syndrome de l'imposteur. C'est quelque chose qui est très présent dans le milieu académique. Je ne peux pas le dire assez. Je ne le dirai jamais assez. […] Donc c'est sûr qu' on peut faire bien, mais des fois on a l'impression qu'on va être jugé⋅e, que c'est comme si on n'était pas à la hauteur, parce que les universités sont des milieux élitistes.
Donc tu ne veux pas parler de ce qui ne marche pas, parce que si tu le fais, ça veut dire qu'on peut te juger comme n’étant pas un bon chercheur⋅euse. […] C'est difficile quand tu es étudiant⋅e, c'est difficile de se faire confiance, de dire « ouais, ce que je fais, c'est correct », puis que l’on me dise que ce n’est peut-être pas fait pour moi, parce que c'est beaucoup trop exigeant...On se questionne beaucoup, on est pas sûrs si c'est la bonne façon de faire.
Eva - rapport PARR
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Cultiver sa confiance et sa joie
Testimonial 2 - Cultiver sa confiance et sa joie
Ce qui m’a aidé, c’est de me sortir de la case racialisée. C’est d'arrêter moi-même de m’enfer-mer dans ma racialisation. C’est d’arrêter moi-même de m’enfermer dans mon genre. Et c’est donc d’arrêter de racialiser les autres. Je sais que c'est bizarre […]. Je suis une féministe intersectionnelle. Je suis une femme africaine et les agents de racialisation, je les connais, je les vois tout le temps. Et quand je suis dans mon milieu, je les vois à l’infini. [...] Moi, je ne me sens pas racialisée. Je ne suis pas racialisable en fait. […] Ils n’ont plus le droit de m’enfermer dedans. […] ils n’ont plus la capacité de m’enfermer dans ma racialisation. Est-ce que cela veut dire qu’eux, ils ne regardent pas une femme noire? Non, mais non, je le sais. Ils voient une vieille, une grosse vieille femme noire. C'est ma responsabilité de leur montrer que je ne suis pas que cela. Et qu’est-ce qui m'aide? C’est de me déshabiller de ça quand je travaille, tu sais d’être moi avant d’être cette chose-là.
Michelle - Rapport PARR
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Cultiver sa confiance et sa joie
Le pouvoir des mots
Les mots ne sont jamais innocents.
Porte attention aux mots que tu utilises, à voix haute et dans ta tête, pour parler de toi, pour raconter ton histoire et ta réalité.
Les mots donnent corps à une réalité, prends l’habitude d’utiliser les bons mots, par exemple, dis « J’ai eu le poste » plutôt que « On m’a offert le poste ».
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Cultiver sa confiance et sa joie
Mettre son expertise en scène
Si tu es dans une posture de savoir, assume-la. Si tu es dans le milieu de la recherche, rappelle-toi que ta position et ton expertise s’assoient sur des années de travail, d’études, de lectures et d’expériences personnelles.
Ne laisse pas les autres remettre en question ton expertise. Prends aussi le temps de choisir où tu veux la déployer.
Dans quel genre de projet as-tu envie de t’investir? Connais tes limites et respecte-les quand cela est possible.
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
L’importance d'investir dans le marketing de soi et de son travail
Tu travailles fort, mais qui récolte le fruit de ce travail? As-tu mis des mécanismes en place pour t’assurer que tes données sont protégées, que le fruit de ton labeur t’est attribué?
Ta confiance en soi est-elle assez solide pour reconnaître tes qualités et aptitudes et empêcher les autres de les exploiter? Les personnes issues des groupes minoritaires peuvent être instrumentalisées et exploitées, surtout dans un contexte aussi compétitif que le milieu académique: sache t’en préserver et apprends des astuces pour protéger tes réseaux.
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Protéger et conserver ses fichiers
Assure-toi de garder toujours une copie de tes fichiers sur tes propres appareils et tes espaces de stockage virtuel. Ne partage pas tes notes de travail et si tu partages une version de ton travail à d’autres, envoie une version allégée et garde la version plus étoffée pour toi. Quand tu partages une partie de ton travail à quelqu’un⋅e, ajoute d’autres personnes en copie conforme dans ton courriel afin de les rendre témoins. Inscris ton nom en bas de page dans tes documents et sécurise tes PPT pour les rendre disponibles uniquement en version lecture seule
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Ménage-toi, tu places déjà la barre haute
En voulant prouver nos compétences et bien faire notre travail, il arrive qu’on en fasse plus que ce qui était attendu de nous ou plus que ce qui était convenu dans notre mandat. Cela est un piège qui risque de nous jouer de mauvais tours dans le futur. En nous imposant des standards trop élevés ou en voulant satisfaire notre égo en dépassant les attentes liées à une tâche, nous créons des attentes de la part de notre équipe ou de nos collaborateur⋅trice⋅s auxquelles nous ne serons peut être pas toujours en mesure de répondre. Rappelle-toi qu’il ne sert à rien d’en prendre trop pour prouver quoique ce soit. Relis la carte 30 au besoin, parfois notre désir d’en faire trop est lié à notre recherche d’excellence…qui est à déconstruire.
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Débarrasse-toi de la modestie
Si la prétention peut être un vilain défaut, être trop modeste peut aussi te nuire grandement. Tu peux et dois être fier⋅ère du travail que tu as accompli. Si tu ne revendiques pas le fruit de ton labeur, d’autres le feront à ta place. Aies un site internet ou une plateforme pour faire rayonner ton ex-pertise. Publicise et rend publiques les formations que tu as mises sur pied, les conférences auxquelles tu contri-bues, les publications que tu fais ou dans lesquelles tu es mentionné⋅e ou tout autre projet que tu as développé. En revendiquant fièrement tes réalisa-tions, tu évites l’invisibilisation de ton travail. Si tu ne souhaites pas avoir une vitrine publique (site web ou autre), une belle idée peut être de te créer un dossier Fleurs sur ton ordinateur et d’y inscrire tes réalisations, cela t’aidera à les intérioriser pleinement, à les accepter et à en être fier⋅ère.
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Créer des ententes de propriété intellectuelle
Il devient primordial de créer des ententes plus formelles pour protéger notre savoir, notre travail, notre nom et notre expertise. Il peut être judicieux de mettre toutes les modalités d’entente de propriété par écrit (celles liées à la production du travail, mais aussi à sa diffusion ultérieure) pour s’assurer que nos droits soient respectés. Si tu en as besoin, n’hésite pas à te faire accompagner par un.e professionnel⋅le.
Dans le même ordre d’idée, des ententes collectives pourraient être développées, au sein d’une éventuelle coalition de professionnel⋅le⋅s. Par exemple, pour formaliser les ententes entre chercheur⋅euse⋅s et la personne qui les mandate. De nombreux exemples inspirants d’autres milieux (ex: ententes de consentement dans le milieu BDSM, le partage de savoirs dans une perspective donnant/donnant des milieux de justice climatique BIPOC) pourraient nourrir la réflexion autour de ces nouvelles ententes.
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Création de réseaux solidaires
Faire communauté à l’intérieur de réseaux sécuritaires et racisés, dans une logique de « par et pour », permet de s’outiller collectivement pour développer des stratégies face à certaines situations communes et partagées par les personnes évoluant dans le milieu de la recherche.
Créons également des solidarités entre différents groupes racisés, faisons converger nos agendas respectifs et gardons des canaux de communication ouverts entre nous pour amplifier nos alliances et nos résistances.
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Testimonial 1 - Investir dans le marketing de soi et de son travail
[Un moment donné, on devait] voir dans quel ordre on devait mettre nos noms pour une publication. Et la chercheuse principale [...] a mis l'ordre, puis […] mon nom était en dernier et il a fallu que deux de mes collègues disent, mais en fait, c'est elle qui a travaillé sur cet article…donc, je pense qu'il y a quelque chose à changer là et ça m'avait fait rire parce que j'avais laissé passer plein d'autres occasions comme ça.
Mais il a fallu que ce soit quelque chose d'aussi visuel pour que les autres réagissent et ils ont dit “Non, non non, mais c'est elle qui a travaillé dessus”.
Chloé - Rapport PARR
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Testimonial 2 - Investir dans le marketing de soi et de son travail
[...] des fois des moments je me disais, mais est-ce qu’ils pensent [...] que je suis comme l'adjointe administrative? Souvent, on me regardait quand il s'agissait de caler une date dans le calendrier. On me regardait à des moments ou quand on parlait de choses qui étaient vraiment terre à terre, basic, comme alors, c'est quand la prochaine réunion du comité? Puis là je notais.
Puis... C’est à ce moment-là qu'on tournait les regards vers moi, mais [pas] en tant que personne qui peut contribuer à des idées, des directions de recherche, des orientations, apporter [...] une analyse qui peut informer la méthodologie. Puis il y avait toujours ce regard de surprise quand je disais quelque chose que tout le monde trouvait pertinent comme... « [...] Oh, c'est comme wow, ça sort d’où? C'est inattendu. On pensait pas qu'elle pouvait dire quelque chose comme ça! ».
Romy - Rapport PARR
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Des questions sur notre propriété intellectuelle
Protégez votre travail ! Voici quelques questions utiles à se poser :
Crédit : Qui est cité⋅e comme auteur⋅trice principal⋅e? Est-ce que je suis bien cité⋅e? Dans quel ordre les auteur⋅trice⋅s sont cité⋅e⋅s? Est-ce qu'il y a eu une conversation, un échange ou une entente à propos des crédits?
Future utilisation de votre travail : Comment est-ce que ton travail va être utilisé? Comment sera-t-il diffusé? Sur quelles plateformes? Dans quel contexte? Toucheras-tu des redevances de cette diffusion? Devras-tu donner ton autorisation pour une utilisation future de ton travail?
Votre accès à votre travail : Si tu quittes ou que tu es renvoyé⋅e de l’emploi au sein duquel tu as développé un contenu, quelles sont les dispositions prévues? Conserves-tu les droits sur ce que tu as produit? Est-ce que tu peux utiliser ce contenu à l’extérieur de ce milieu?
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
On me vole mes idées, que faire?
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Tu te rends compte qu’une personne s’approprie ton travail, tes idées ou tes arguments? Voici trois cas de figure pour t’aider à protéger ta propriété intellectuelle :
Dans une rencontre, quelqu’un⋅e s’approprie ton idée ou ton projet? Challenge la personne, pose-lui des questions précises et complexes sur le contenu du projet auxquelles elle ne pourra pas répondre, quand elle sera déstabilisée et ne saura pas quoi répondre, reprends la parole.
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
On me vole mes idées, que faire?
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Si quelqu’un⋅e a traduit ton travail sans t’en donner les crédits puis le présente dans une rencontre d’équipe, prends la parole pour dire : « Merci d'avoir traduit mon document, si vous avez des questions sur les technicalités, n'oubliez pas de venir me voir, je vous donnerai la méthodologie. »
Sur les réseaux sociaux on s’approprie tes arguments et ta manière de les poser, interpelle la personne : « Je suis vraiment heureuse de t’inspirer au quotidien, quand je vois comment j’influence ta manière de penser j'ai l'impression d'être sur le bon chemin ! »
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
Comment se faire rémunérer à sa juste valeur?
Quand tu es dans une position où tu dois négocier un salaire ou une rémunération, demande à ton ami et/ou collègue blanc combien il demanderait à ta place.
Si tu es dans le milieu académique où tu as peu de leviers de négociation salariale, négocie le pouvoir et la représentation : tu présentes ton travail et tu en conserves la propriété intellectuelle. Assures-toi qu’il n’y ait pas de disparité entre ta charge de travail et celle des autres à salaire égal.
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Investir dans le marketing de soi et de son travail
À se rappeler
Les structures qui nous recrutent connaissent nos insécurités et savent qu’on a été socialisé⋅e⋅s à devoir travailler quatre fois plus. Ne les laisse pas utiliser cela à ton désavantage.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Comment se protéger de pratiques d’instrumentalisation?
Les pratiques d’instrumentalisation ou de diversité de façade (tokenisme) ont infiltré tous les espaces et particulièrement ceux où une forte sous-représentation de minorité raciale est en place, comme le milieu académique. Utiliser le nom d’une personne racisée pour démarcher des gens de sa communauté, remettre sur le dos de cette personne le poids d’éduquer ses collègues sur les questions raciales, se servir de son image pour projeter une vision diversifiée de l’organisation sont toutes des pratiques qui s’inscrivent dans une logique extractiviste qui puise sans vergogne dans les savoirs et les réseaux des personnes marginalisées. Sachons reconnaître ces pratiques pour pouvoir les contourner!
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Renverser les pratiques de tokénisme
Protéger son carnet d’adresse
Plutôt que de fournir des noms de personnes dans ton réseau à la demande d’un⋅e collègue, d’un⋅e employeur⋅euse, etc. demande plutôt à ces personnes un contact à utiliser par les personnes de ton réseau qui pourraient être intéressées par le mandat/la collaboration/l’offre d’emploi en question.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Protéger son image
Il y a la fausse idée dans certaines organisations que le simple fait de ta présence dans leur espace indique que celui-ci est inclusif alors que la réalité peut être tout autre. Le fait d’être identifiée sur une photo, sur un site web et/ou sur les réseaux sociaux, peut aussi parfois donner à notre réseau ou à d’autres personnes racisées l’idée préconçue que cet endroit est sécuritaire. Quand tu es photographié⋅e, demande à connaître l’usage qui sera fait de ces images. Demande à avoir un suivi sur celui-ci et exige que ton autorisation soit nécessaire à chaque nouvelle utilisation. Attention! Parfois cette question d’utilisation de l’image se glisse dans ton contrat d’embauche, prends le temps de bien le lire pour t’assurer de consentir à ce qu’il implique de manière éclairée.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Investir des espaces de pouvoir et d’influence
S’impliquer dans le syndicat si on est dans un milieu syndiqué peut avoir de grands avantages. Cela nous donne souvent une meilleure connaissance de nos droits, donc un meilleur accès à ceux-ci, en plus de pouvoir bénéficier d’accompagnement et de soutien en cas de litiges. Le syndicat peut aussi représenter un levier intéressant pour exiger la création de politiques de travail. Renseigne-toi tout de même sur ton syndicat avant de l’investir, certains milieux n’ont pas ou peu de politiques internes et peuvent se révéler violents pour les personnes minorisées. Siéger sur le CA de notre organisation permet aussi de faire entendre sa voix et sa perspective et éventuellement d’influencer positivement la vie interne de celle-ci. Prends également le temps de faire tes recherches sur le CA avant de faire des démarches pour l’intégrer.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Profiter de ce que notre milieu peut vous offrir
Tu as des opportunités de voyager, de te former, de faire des rencontres professionnelles ou tout autre privilège lié à ton travail? Prends les sans remords ni regrets : tu t’investis dans ton milieu, il est normal que tu puisses jouir de certains avantages.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Développer des mentorats
Trouver une personne qui nous ressemble et qui peut agir à titre de mentor⋅e n’est pas toujours évident, mais c’est souvent très riche de pouvoir bénéficier des conseils, des stratégies et parfois même du courage que peut nous donner cette personne. Si tu as l'opportunité de l’être pour quelqu’un⋅e d’autre, n’hésite-pas, c’est aussi un rôle très gratifiant. Essaie, si c’est possible, de faire débloquer des fonds pour embaucher ton⋅ta mentor⋅e comme consultant⋅e pour reconnaître son travail et son expertise
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Renverser les pratiques de tokénisme
Collectiviser nos ressources et nos stratégies
Partageons-nous ce qui est partageable : politiques bien rédigées, exemples de procédures, de contrats, ententes de propriété intellectuelle et opportunités de financement. Soyons solidaires et faisons aussi circuler dans notre réseau les contrats, les appels d'offres et les contacts à avoir. Si on a déjà le pied dans un milieu, ouvrons des portes aux autres pour leur permettre d’y entrer également.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Amplifier nos voix et nos perspectives
Dans un espace de parole (rencontre, panel, etc.), il est souhaitable de se soutenir entre personnes marginalisées par des pratiques très concrètes :poser des questions pour permettre à son homologue d’expliciter son propos, féliciter l’autre personne pour son travail ou son idée, reprendre un point amené par quelqu’un⋅e en lui en donnant le crédit, etc. Il peut être utile aussi d’aller valider en amont l’appui de certain⋅e⋅s collègues pour une idée ou un propos qu’on va amener dans une rencontre et sur lequel on aimerait être soutenu⋅e
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Renverser les pratiques de tokénisme
Testimonial 1 - Renverser les pratiques de tokénisme
Quand j'ai appliqué […], ma superviseure m'avait dit qu’elle recherchait pas nécessairement la personne avec beaucoup d'expériences dans la recherche, mais elle voulait quelqu'un qui avait une expérience personnelle avec t’sais, soi en tant que minorité raciale, ethnique ou sexuelle, t’sais pour apporter vraiment comme une contribution personnelle, puis comme mon expérience à cette équipe-là.
Èva - Rapport PARR
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Renverser les pratiques de tokénisme
Testimonial 2 - Renverser les pratiques de tokénisme
J’étais vraiment excitée car c’était l’une de mes premières expériences de travail comme chercheuse, mais spécifiquement dans le domaine de l’économie, un domaine que j’aime vraiment. Pourtant, quand j’ai eu l’emploi et que j’ai reçu toutes les tâches que je devais faire et les responsabilités, j’étais vraiment excitée de le faire, mais j’étais la seule de l’équipe qui parlait espagnol et plusieurs de mes heures, c’était moi qui traduisait des choses pour quelconque raison et ça ne faisait pas partie des tâches que j’avais accepté. J’ai l’impression que je n’ai pas autant appris que mes autres collègues parce qu’ils étaient plus concentrés sur le projet de recherche. Et j’étais plus concentrée à traduire des choses comme si j’étais une assistante de traduction [...].
Léa - Rapport PARR
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Renverser les pratiques de tokénisme
Ressources à connaître en cas de litige
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST)
La CNESST est l'organisme auquel le gouvernement du Québec a confié la promotion des droits et des obligations en matière de travail. Elle en assure le respect auprès des travailleuses et travailleurs et des employeurs québécois.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Ressources à connaître en cas de litige
La Commissions des droits de la personne (CDPDJ)
La Commission est un organisme indépendant du gouvernement et remplit sa mission au seul bénéfice de la population et dans l’intérêt du public. Un de ses mandats est d’assurer le respect et la promotion de la Charte des droits et libertés de la personne.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Ressources à connaître en cas de litige
Center for research-action on race relations
Le CRARR est un organisme montréalais sans but lucratif et indépendant qui a été fondé en 1983 avec pour mandat de promouvoir l'égalité raciale et de combattre le racisme au Canada.
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Renverser les pratiques de tokénisme
Des tâches qui dépassent mon mandat : que faire?
Dans cette situation, il peut être utile de vérifier :
- Quelles ressources seront mobilisées pour compenser ton temps? ton énergie?
- Si la tâche qui s’ajoute nécessite que tu te formes pour l’accomplir, qui est chargé d’approuver ta demande de formation?
- Comment cet ajout de tâche sera pris en compte dans ton contrat?
- Est-ce que ce qui t’est demandé est clair? Comprends-tu bien les nouvelles tâches qu’on te demande de réaliser? Quelles sont les attentes par rapport à celles-ci?
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Renverser les pratiques de tokénisme
Le travail invisible
Il peut arriver que des tâches de personnes qui sont placées plus haut dans la hiérarchie se ra-massent sous la responsabilité de personnes placées plus bas ou encore que des tâches qui sont confiées à quelqu’un⋅e le soient de manière permanente ou récurrente. Si cela t’arrive, prends le temps de lister ces tâches pour voir celles qui te conviennent et celles dont tu voudrais te débarrasser.
N’hésite pas à refuser de faire les tâches de tes collègues. Parfois on nous ajoute des tâches qui ressemblent à celles que nous avons, mais sur un autre projet. On peut aussi nous ajouter une quantité de travail plus importante que celle pour laquelle nous sommes payé⋅e⋅s. Par peur d’être jugé⋅e incompétent⋅e, on se sent obligé⋅e d’accep-ter cette charge extra. Il y a tout un système qui est maintenu en place grâce à cette peur.
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Sécuriser son financement pour pérenniser ses projets!
Nul besoin de te convaincre que le financement a un impact énorme sur ta capacité à mener tes projets, à réaliser ton travail en plus d’affecter les conditions dans lesquelles tu dois le réaliser.
Sans avoir accès aux cordons de la bourse, avons-nous un quelconque pouvoir pour réduire les risques de devoir travailler dans une précarité financière et une exploitation financière accentuée quand on est au croisement de plusieurs oppressions? OUI! Il est temps de se protéger et de réfléchir ensemble aux moyens de mieux financer ses projets dans les court et long termes.
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Être affirmé⋅e
Il peut être difficile de s’affirmer pour parler d’argent pour toutes sortes de raisons, mais rappelle-toi que tu ne demandes de faveur à personne en souhaitant être rémunéré⋅e de manière juste pour ton travail, ce n’est pas une fleur que les gens te font. Sois direct⋅e quand tu demandes une rémunération et quand tu es dans la position de pouvoir le faire, exige que les autres soient aussi payé⋅e⋅s de manière juste.
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Savoir combien on vaut
Ne vends pas ton savoir et ta participation à des projets ou des événements à rabais, tu pourrais créer des précédents désavantageux pour toi et ta communauté.
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Occuper les postes de pouvoir
Qui octroie les bourses et les subventions? Qui décide quel sujet mérite du financement ou de l’attention? Il est temps de s’organiser pour que plus de chercheur⋅euse⋅s noir⋅e⋅s et racisé⋅e⋅s accèdent à des postes de pouvoir où iels ont une influence sur l’octroi de financement. N’hésite pas à développer ton réseau pour te positionner avantageusement vis-a-vis de fondations philanthropiques ou de conseils d’administration influents.
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Externaliser certaines responsabilités pesantes
Plusieurs estiment que le manque de ressources humaines permet à certaines personnes d’agir, au sein de leur organisation, en toute impunité malgré leurs comportements abusifs. Faire appel à des ressources humaines indépendantes permettrait de gérer divers problèmes sur les lieux de travail, mais aussi de protéger les personnes noires et racisées vivant des conflits ou des violences. Devoir confronter un⋅e collègue au sein de l’équipe de travail qui est également responsable des ressources humaines peut déboucher sur davantage de violence pour les personnes qui souhaitent dénoncer.
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Créer des projets communs à long terme
Envisageons la création de partenariats entre organismes racisés et chercheur⋅euse⋅s noir⋅e⋅s et racisé⋅e⋅s sur des projets qui nous ressemblent. Créons par exemple des centres de recherche ou encore des coalitions de chercheur⋅euse⋅s avec une mission commune pour se donner les moyens et les paramètres souhaitables pour réaliser des projets de recherche par, pour et avec.
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Se soutenir en partageant l’information
Il peut être utile de s’appuyer sur son réseau de soutien lors des demandes de financement en partageant par exemple des astuces dans la constitution de ces demandes ou en se tenant au courant des enveloppes financières à disposition.
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Testimonial 1 - Viser le financement et la pérennisation de ses projets
Je crois que les personnes noires et les personnes racisées doivent avoir accès à du financement et [pour] construire leurs propres structures et avoir leurs propres projets. […] C’est ce qui doit changer. [On doit] voir plus de femmes racisées, et on doit avoir accès à des programmes de financement qui sont établis par [nous] et pour [nous].
Sofia - Rapport PARR
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Viser le financement et la pérennisation de ses projets
N’hésite pas à demander de l’aide
Surmonte une éventuelle gêne et demande de l’aide! Informe tes réseaux de ta recherche de financement pour que ces personnes puissent te guider vers d’éventuelles opportunités dont elles auraient eu connaissance. Tu peux aussi demander de l’aide à tes pair⋅e⋅s pour la rédaction de demandes de bourse ou demander à une personne de confiance de relire ta demande ou de te partager un exemple de candidature approuvée dans le passé.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Comment protéger ses savoirs et ses expertises
L’extractivisme des savoirs dont les personnes noires et racisées font les frais dans les milieux universitaires et communautaires est un phénomène qui précarise, épuise, et fragilise ces communautés en plus d’assurer un maintien des dynamiques de pouvoir dans ces espaces. Ce processus consiste en l'exploitation des savoirs d’une personne ou d’une communauté minorisée au profit ou pour l’avancement d’une personne, d’une organisation ou d’une institution dominante, qui n’a souvent pas ou peu de relations et de réseaux au sein de cette communauté. Comme personne évoluant dans le milieu de la recherche partenariale, il est crucial de réfléchir aux façons de ne pas reproduire ces dynamiques vis-a-vis d'autres communautés minorisées, mais aussi de la sienne et de prendre conscience des rapports de pouvoir qui peuvent exister entre différentes communautés minorisées
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Faire du “gatekeeping” pour protéger sa ou ses communautés
Si tu es face à un projet qui s’inscrit dans une logique extractiviste et qui n’aura aucune retombée intéressante pour la communauté visée, tu es en droit de refuser d’en être complice. Ton carnet d’adresses et ton réseau ne sont dûs à personne, donc garde ces contacts pour toi si tu as le sentiment que les paramètres du projet n’incluent pas des bénéfices clairs pour ta communauté. Cette attitude implique aussi d’accepter de ne pas travailler sur certains sujets ou thématiques ou sur certaines populations, quand les ressources qu'on a à disposition ne te le permettent pas.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Dénoncer et sensibiliser
Si cela t’est accessible et que tu as pris en compte les potentielles retombées négatives que cela pourrait entraîner, n’hésite pas à sensibiliser dans tes réseaux et à dénoncer des recherches partenariales qui n’auraient pas impliquées, dans le processus de recherche, les personnes concernées ou les personnes expertes issues des communautés minorisées étudiées dans la recherche.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Rémunérer et valoriser l’apport des personnes participantes
Si dans les faits la recherche partenariale ou participative se veut à l’écoute de toute personne et de tout groupe, il n’en est malheureusement pas toujours le cas (voir carte 81 sur l’injustice épistémique). Comment renverser ces rapports de pouvoir et valoriser à juste titre tout type de contribution? En valorisant les témoignages avec des moyens financiers par exemple, mais aussi en s’assurant qu’une fois la recherche complétée, les résultats seront accessibles et diffusés auprès des communautés impliquées, dans des formats dont elles pourront se servir et qu’elles pourront mobiliser dans leur travail.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Se remettre en question et reconnaitre ses angles morts
Un véritable partenariat avec les communautés impliquées dans la recherche partenariale demande, notamment, d’être capable de s’adapter au rythme de la communauté qui est peut-être différent du nôtre et d’honorer ce partenariat à toutes les étapes du projet (définition des questions de recherche, des méthodes pour y répondre, diffusion des résultats, etc.). Cela demande aussi d’accepter d’écouter réellement et d’avoir l’humilité d’entendre parfois des choses qui remettent en question nos façons de faire.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Comprendre ce qui se cache derrière les pratiques extractivistes
Les pratiques extractivistes s’appuient très souvent sur la tokénisation des personnes noires et racisées dans une tentative de légitimer ces pratiques. La tokénisation consiste à instrumentaliser les personnes issus des groupes minoritaires, dans un espace où elles sont habituellement sous-représentées, pour donner l’impression que cet espace est diversifié. Elle permet l’exclusion, la mise sous silence et la dévalorisation des savoirs produits par les femmes et les personnes non binaires noires et racisées en recherche partenariale.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Créer des relations de confiance
Pour renverser les pratiques extractivistes en recherche, il faut, entre autres, investir du temps dans le développement de relations à long terme avec les acteur⋅rice⋅s de terrain. Il faut créer des connexions humaines et authentiques avec ces communautés, faire preuve de solidarité avec elles quand elles vivent des enjeux spécifiques et comprendre leur fonctionnement et organisation. Il ne suffit pas d’envoyer un courriel d’invitation à une rencontre, il faut construire ces relations et cela demande du temps et de l’humilité.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Mettre en place des comités aviseurs
Avoir des comités aviseurs impliqués dans des recherches partenariales est une des manières de construire ces relations de confiance avec les communautés. Ces espaces qui réunissent différentes personnes concernées et/ou travaillant directement aux côtés de ces communautés permettent d’élargir les horizons et de laisser place à une représentation plus juste des différents points de vue.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Mettre en place une approche par, pour et avec
Cette approche implique, entre autres, que chaque étape et décision d’un projet de recherche fasse l’objet d’une réflexion collective avec l’ensemble des partenaires et que des personnes issues des communautés minoritaires soient intégrées au sein des équipes de recherche partenariale.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Accompagner et développer du soutien adapté aux besoins
Il est souhaitable de mettre en place des mesures pour faciliter et rendre possible la participation de tous et toutes (au sein de l’équipe de recherche, mais aussi dans les communautés visées par la recherche et les partenaires impliqués) par exemple en offrant un accompagnement linguistique qui peut permettre aux travailleur⋅euse⋅s de communiquer leurs intentions et d’être compris⋅es, en utilisant un langage simplifié et accessible et en mettant à disponibilité des services de traduction. Des services de mentorat pourraient aussi être développés pour que celleux qui souhaitent être conseillé⋅e⋅s dans la réalisation d’un projet de recherche partenariale soient soutenu⋅e⋅s. La possibilité d’avoir accès à des services en santé mentale pour les participant⋅e⋅s qui en auraient besoin serait aussi un excellent ajout.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Testimonial 1 - Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Elles [les organisations communautaires] visent certaines communautés qui sont marginalisées comme les communautés trans, les communautés racisées, les communautés migrantes. Et tu as ces grands regroupements qui ont accès au financement mais qui n’ont pas l’expertise. […] Les organisations communautaires qui travaillent sur les violences de genre obtiennent tout cet argent pour travailler avec des personnes trans, et elles n’ont aucune connexion avec les personnes trans ou les organisations trans.
Sofia - Rapport PARR
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Testimonial 2 - Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Je vois des chercheurs qui veulent travailler avec le communautaire et il y a une résistance au sein du communautaire à travailler avec des chercheurs. Et c’est pour plusieurs raisons, parce que les travailleurs communautaires, souvent, ils sont dans des secteurs qui manquent de ressources, c’est un secteur qui est sous-évalué, mais ils offrent tellement de ressources. [...] Ils sont vraiment, vraiment exploités pour leurs, leurs expertises, leurs contacts, et les relations de con-fiance qu’ils ont bâti avec les habitants. […] Et puis, je crois, les chercheurs ne sont pas nécessairement au courant de tout le travail que cela implique, et ils peu-vent parfois avoir une approche plutôt extractiviste où ils ont besoin d’aller chercher des données ou ils ont besoin de contacter les habitants [...] Et ensuite, quand [...] ils [les organismes communautaires] ont besoin [...] du chercheur pour voir les résultats de la recherche et où ces résultats sont allés, et comment ça va aider, ils [lui] rétorquent alors : «Où es-tu? Nous avons fait tout cela pour toi. Nous sommes disponibles pour toi, mais je ne te vois pas nous redonner quoi que ce soit en retour». Donc il y a un déséquilibre dans la relation.
Chany - Rapport PARR
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
L’injustice épistémique
Ce concept, théorisé par la philosophe Miranda Fricker en 2007, reconnaît le lien entre les « inégalités sociales et la production des savoirs » et l’absence de crédibilité avec lequel ces savoirs et les producteur⋅rice⋅s de ceux-ci sont considéré⋅e⋅s. Ces personnes et leurs connaissances ne sont pas reconnues comme étant légitimes et fiables et porteuses de connaissances valides. L’approche par, pour et avec et les autres pratiques éthiques de la recherche mentionnées dans ces cartes sont des invitations à lutter contre l’injustice épistémique.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Don’t agonize, organize*!
*Célèbre slogan attribué à la militante afroféministe, activiste pour les droits civiques et avocate Florynce Kennedy qu’on pourrait traduire en français par « N’agonisez pas, organisez-vous! »
On n’a pas toujours la force de réagir ou de lutter. Une des stratégies qui peut aider est d’anticiper en amont le backlash qu’on pourrait recevoir et d’imaginer des solutions pour y répondre. N’hésite pas à sortir du cadre, imagine des solutions farfelues, audacieuses, …fais toi plaisir et peut-être que tu trouveras de la force, du réconfort et du pouvoir dans cet exercice d’imagination.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Mes trois certitudes
Un exercice imaginé par Marie Dasylva
Choisis et identifie trois certitudes que tu t’engages à défendre (ex : J’ai une forte capacité d’organisation, Mes demandes professionnelles ne sont pas des caprices, Je mérite les bonnes choses qui m’arrivent, Je ne travaille pas sur des projets qui sont contraires à mes valeurs, etc.) Ce sont des choses sur lesquelles tu ne flancheras pas et sur lesquelles tu ne feras pas de concessions. Tes trois certitudes, tu ne les abandonneras jamais et on ne peut pas te les enlever.
Certitude 1 :
Certitude 2 :
Certitude 3 :
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Tu es légitime dans tes besoins
Tu as le droit d’avoir des besoins. Tu as le droit de demander de l’aide pour répondre à ces besoins. Répète ou complète les phrases suivantes et surtout sens-toi légitime de les dire haut et fort.
J’ai le droit d’avoir besoin que quelqu’un⋅e qui cuisine pour moi. J’ai le droit d’avoir besoin d’aide avec ma lessive. J’ai le droit d’avoir besoin d’aide pour nettoyer mon appartement. J'ai le droit d'avoir besoin que l'on “brainstorme” avec moi sur des idées de recherche.
J’ai le droit de vouloir recevoir des conseils. J’ai le droit d’avoir besoin de faire relire mes demandes de financement ou de candidature.
J’ai besoin d’aide avec _______
J’ai besoin d’aide pour _______ (x nombre de temps)
________ (telle tâche) est trop difficile pour moi, j’ai besoin d’aide.
J’ai besoin d’aide avec _____ à tel intervalle _____
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Apprendre à dire non
Un tout petit mot, qu’il peut être parfois bien difficile de prononcer, surtout quand on a l’habitude de faire passer les besoins et désirs des autres avant les nôtres. Apprends dès que possible à dire non pour pouvoir dire oui aux choses que tu désires vraiment.
Crée ton propre filtre qui te permettra de savoir à quoi tu as envie de dire OUI et donc à quoi tu dois dire NON. Tu peux créer ce filtre avec des éléments qui sont importants et incontournables pour toi et qui te permettent de voir si une proposition, une opportunité, un engagement, etc te convient réellement.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Apprendre à dire non
Exemple de questions à se poser pour évaluer une proposition :
Qu’est-ce que cela va m’apporter?
Qu’est-ce que cela me demande (énergie, ressources, etc.)?
Qu’est-ce que je vais devoir délaisser ou sacrifier (famille, loisirs, repos, argent, etc.) pour prendre cette nouvelle tâche/projet?
Qu'est-ce qui me pousse à dire oui (accomplisse-ment personnel, injonction extérieure, estime de moi-même, etc.)
Si c'est un projet qui me tient vraiment à cœur, est-ce que ça doit forcément être moi ou je peux référer une autre personne?
Est-ce que j'ai d'autres moyens de soutenir le projet tout en disant non?
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Ma liste futile et joyeuse
Liste cinq choses que tu fais juste pour la joie et le plaisir qu’elles te procurent. Garde cette liste en vue, renouvelle-la au besoin et surtout assure-toi, dans la mesure du possible, de faire de la place dans ta vie pour ces cinq choses.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Mes victoires
Note tes réussites, petites et grandes, récentes et plus anciennes dans le temps. Qu'en pensez-vous?
Quelles sont les choses dont tu es fier.ère?
Il peut s’agir d’éléments tangibles, des projets par exemple, ou encore d’éléments immatériels comme des apprentissages, des combats menés, etc. Prends le temps de te connecter avec ces victoires et garde ce papier bien en vue pour te les rappeler.
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Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
Un exercice à faire en re-négociation de salaire ou de contrat
Fais une évaluation complète de ta liste de tâches actuelle : identifie dans une première couleur les tâches qui étaient listées dans ta liste de tâches quand tu as accepté l’emploi, identifie dans une 2e couleur ce qui n’était pas dans ta description, mais que tu as envie de garder et qui devra entraîner une augmentation de salaire ou autre type de reconnaissance et dans une 3e couleur, les tâches qui n’étaient pas dans ta description de poste initiale et que tu ne souhaites pas conserver. Utilise cet outil visuel pour t’aider dans ta re-négociation de salaire ou de contrat.
Le paquet de cartes que tu tiens entre les mains est le résultat d’une formidable intelligence collective qui a été partagée à travers la recherche et les différents événements menés par l’équipe du projet PARR (Projet Promotion des Actrices Racisées en Recherche).
Tu trouveras à travers ce paquet plusieurs thé-matiques qui ont émergé des besoins exprimés par les femmes et personnes non binaires noires et racisées qui évoluent dans le milieu de la recherche partenariale. Ces personnes, ainsi que plusieurs autres qui ont contribué au projet (voir la carte crédits), ont formulé des pistes de stratégies individuelles et collectives, partagé des témoignages, des propositions d’exercices et de sages paroles qui, on l’espère, te donneront du réconfort, de la force et des outils d’auto-défense.
Utilise cet outil comme bon te semble, selon tes besoins et tes désirs.
- Créer des solidarités autour de soi
- Être à l’écoute de son bien-être et de sa santé
- Cultiver sa confiance en soi et sa joie
- Investir dans le marketing de soi et de son travail
- Renverser les pratiques de tokénisme
- Viser le financement et la pérennisation de ses projets
- Pratiques éthiques de la recherche et approche par/pour/avec
L’oppression isole. Pour toutes sortes de raisons valables, il peut parfois être difficile de dénoncer haut et fort une situation discriminatoire dont on est victime. Le fait même de se qualifier de victime peut être inconfortable pour certaines personnes. Pourtant, l’Histoire nous enseigne que plusieurs luttes et combats ont été remportés quand des victimes ont collectivisé leurs expériences et ont décidé de s’organiser pour revendiquer leurs droits.
Cette connexion avec des gens qui partagent nos réalités permet, entre autres, de comparer nos expériences, de surmonter la honte qui peut nous habiter, de se partager conseils et stratégies de résistance. Ces réseaux de soutien sont précieux et il faut savoir les créer, les rejoindre et les cultiver.
Être ensemble et entretenir un rapport de soin les un⋅e⋅s envers les autres nous permet de nous écarter de certains référents acquis dans le milieu universitaire - et plus largement dans la société - et de maintenir une posture critique face à ceux-ci en se sachant entouré.e et compris⋅e.
Le partage de témoignages est une opportunité de soin, de survie et un mécanisme de résistance individuel et collectif pour les réseaux de chercheur⋅euse⋅s noir⋅e⋅s et racisé⋅e⋅s. Ces espaces d’échanges et de réflexions permettent aux personnes qui y participent de faire communauté et de s’outiller ensemble pour faire face aux enjeux qu’elles partagent.
Bien que nous puissions trouver dans ces espaces des expériences très similaires aux nôtres, il ne faut pas oublier la diversité d’expériences qui peuvent tout de même y cohabiter. Il faut savoir comment les accueillir dans l’écoute, le respect et la bienveillance. Résiste à l’envie de donner des conseils, sauf si la personne te le demande. Valide avec la personne ses besoins suite à son partage. « De quoi as-tu besoin maintenant? », est une phrase toute simple qui peut nous permettre d’éviter faux pas et maladresses.
Ensemble, il est temps d’imaginer notre futur souhaité. À quoi est-ce qu’on aspire pour nous? Comment y arriver ensemble? Quels sont nos leviers pour atteindre cet horizon commun? Est-ce que nos décisions pourraient être plus éclairées si on les prenait en fonction de cette vision souhaitée? Les meilleures solutions ne sont-elles pas façonnées depuis un endroit d’utopie et de confiance?
Si nous ne faisons pas front commun, nous serons plus faibles. Apprenons à mener des projets conjoints en partageant le leadership et les mérites. Faisons preuve de transparence en partageant des informations sur nos tarifs de rémunération et en avertissant nos pair⋅e⋅s sur les milieux avec des climats de travail malsains. Partageons-nous nos savoirs, citons-nous dans nos articles et dans nos prises de parole.
En usant de pratiques créatives (dessin, collage, poésie, écriture, théâtre social, etc.), il peut arriver que certaines choses deviennent plus faciles à nommer et que certaines personnes se sentent plus à l’aise de partager leur vécu et/ou émotions. Permettons-nous de sortir du cadre académique et de trouver d’autres manières et médiums moins formels pour exprimer nos expériences. Faisons les choses autrement, dans des lieux différents pour permettre à une plus grande diversité de personnes, de savoirs et d’expériences de se révéler et de se déployer dans ces espaces d’échanges.
J’ai cette chance-là d’avoir un réseau de personnes avec qui j’ai développé des liens pas forcément reliés à la recherche, mais il s’avère que ce sont des personnes qui font de la recherche. Mais je pense que ça aurait été vraiment aidant d’avoir une sorte de réseau de femmes cher-cheures racisées qui comprennent ce […] qu’est l’intersectionalité. […] Comment est-ce que moi, en tant que jeune chercheuse noire dans un milieu francophone ou anglophone, peu importe, comment est-ce que je dois naviguer à travers [tous ces obstacles]? Tu sais, je pense qu’il y a énormément de choses à discuter et à mettre en place et ça aurait été génial de pouvoir juste dire « bon, moi, là, je suis coincée. Je sais qu’il y a tel groupe, je vais aller peut-être juste leur écrire, puis dire, comment est-ce que vous gérez telle situation? Est-ce que vous avez déjà vécu ça? Puis qu’est-ce que vous suggérez? Qu’est-ce que vous avez fait qui a déjà fonctionné, qu’est-ce que je devrais éviter à tout prix? »
Chloe - rapport PARR
Le Barbican est un prestigieux centre culturel londonien. Dans les dernières années, plusieurs actuel⋅le⋅s et ancien⋅ne⋅s membres de son personnel se sont rassemblé⋅e⋅s pour mettre en lumière les discriminations et actes racistes qu’ielles avaient subis au sein de cette organisation. En échangeant, en collectivisant leurs expériences et en les rassemblant au sein d’un livre, accessible gratuitement en ligne, Barbican Stories, Everything You Need to Know about the Barbican, ces personnes ont repris leur pouvoir en mains et ont exercé une telle pression sur l’établissement que celui-ci a dû prendre action.
Le Barbican a entamé un processus radical de changement suite à une enquête lancée après la publication du livre. De nouvelles stratégies de recrutement, des formations antiracistes et des mécanismes pour traiter les plaintes de manière confidentielle ont notamment été mis en place. Cette histoire est inspirante car elle révèle le pouvoir d’une organisation et d’une résistance collective, en plus de visibiliser les conséquences des discriminations systémiques qui existent au sein du milieu culturel, notamment.
Plus d’informations : www.barbicanstories.com
Les conséquences réelles de l’oppression et de la lutte à l’oppression sur la santé mentale et physique des individus concerné⋅e⋅s ne sont plus à prouver. Venir au monde et exister dans une société en tant que personne minorisée et se sentir en lutte constante pour prendre sa place, prouver sa valeur et sa légitimité d’exister et de s’exprimer peut mener à de l’épuisement, de l’anxiété et des burn-out. Quelques leviers nous sont parfois accessibles pour éviter ces consé-quences tels que savoir se prioriser, apprendre à se retirer d’un milieu ou d’une situation et repenser la place du travail dans sa vie.
Tout débat est-il bon à mener? Pas si les personnes avec qui tu débats ne t’écoutent pas réellement et ne sont pas dans une posture d’ouverture et d’humilité. Si tu es devant une personne fermée ou quelqu’un⋅e qui veut jouer l’avocat⋅e du diable (le diable a-t-il réellement besoin d’un⋅e avocat⋅e?) , tu seras automatiquement perdant⋅e dans cet échange. Tu auras perdu ton temps et ton énergie avec quelqu’un⋅e qui ne cherche pas à avancer. Souviens-toi toujours que tu ne dois des explications, des justifications ou des séances d’éducation à personne. Tu as le droit de te retirer si tu sens que l’échange ne sera pas fructueux.
Ton énergie n’est pas renouvelable à l’infini. Il est parfois utile de prendre un pas de recul et de réfléchir aux espaces dans lesquels tu souhaites réellement t’investir. Ton rôle est-il de transformer l'institution majoritairement blanche dans laquelle tu évolues? Une partie de l’énergie que tu y mets pourrait-elle être plus utile ailleurs, au sein de tes propres communautés par exemple? Des tâches coûteuses en termes de charges émotionnelles devraient-elles ou pourraient-elles être prises en charge par tes collègues issu⋅e⋅s des groupes dominants? Tu es l’unique personne capable de répondre à ces questions, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, mais il faut se donner la permission d’explorer d’autres options et de faire des choix assumés selon ton ressenti et tes besoins.
Quand on travaille sur des sujets qui nous touchent personnellement ou des sujets qui ont été peu explorés dans le passé, il est normal que cela prenne plus de temps et d’énergie. Est-il réaliste de le faire en s’imposant le rythme et les injonctions de performance des groupes dominants? Il est crucial d’essayer de s’en détacher et de revisiter le concept d’excellence avec notre propre regard. Il peut être utile pour nourrir ces réflexions et appuyer cette déconstruction de s’adonner à des pratiques plus lentes qui nous forcent à adopter un autre rythme, une autre temporalité : prendre le temps de s’étirer, prendre une marche sans distraction, faire des siestes, jardiner, etc.
Sais-tu qui tu peux appeler en cas de besoin et qui sera là au bout du fil pour te soutenir sans jugement? Tu as le droit de vouloir être entouré⋅e de personnes qui seront là de manière inconditionnelle et avec qui tu pourras partager tes vulnérabilités et tes émotions. Il peut toutefois être pertinent de bien outiller son cercle rapproché pour qu’il puisse réellement nous aider, notamment en nommant à l’avance les potentiels signes démontrant qu’on ne va pas bien et en identifiant des éléments qui peuvent nous aider dans ces situations. Il est important d’avoir plusieurs personnes sur qui on peut compter pour ne pas mettre toute cette charge sur un unique individu. Il faut aussi prendre le temps et l’espace pour nourrir ces relations en dehors des sollicitations pour de l’aide.
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Il existe de nombreuses stratégies propres à chaque personne pour savoir comment se protéger dans un environnement qui peut être hostile. Cela peut passer par le vêtement : en arrivant quelque part dans des habits flamboyants tu revendiques ta présence, tu accentues ta visibilité; cela peut aussi passer par une attitude corporelle, en adoptant une posture droite et fière, ou encore par la parole, en contrôlant ta voix, en lui donnant de la force et du coffre. S’auto-défendre ca peut aussi être de répondre et de verbaliser ce avec quoi on est pas d'accord, ou de partir quand c’est trop dur, blessant ou quand on ne se sent plus respecté⋅e. Préserves-toi le plus possible dans toutes les situations.
Aies de l’ambition et rêve grand si c’est ce que tu souhaites. Mais n’oublie pas d’intégrer ton bien-être psychologique dans tes calculs. Prends l’habitude de prendre en compte cette variable avant d’accepter une opportunité. Fais l’inventaire de tes ressources, de ce qu’on te demande, de ce qui sera à sacrifier avant de dire oui à une proposition. Respecte tes limites, respecte tes besoins et envies et détache-toi de l’impression que tu vas manquer quelque chose en te choisissant.
Dans certains milieux qui peuvent nous être hostiles, nous devons sans cesse être aux aguets, nous tenir prêt⋅e à réagir, à nous défendre. Dans un espace pour et par nous, nous pouvons nous déposer et être soutenu⋅e. We hold space all the time, we hold space for our clients, our community, our children, for our youth. (Nous offrons de l’espace aux autres tout le temps, à nos clients, notre communauté, notre jeunesse.) Nous avons aussi le droit à ce genre de soutien.
[J]e pars du principe que marcher dans ce monde, dans nos corps, c'est [déjà] un travail à temps plein. [...] Moi je parle en tant que femme noire, là juste sortir de chez moi, me déplacer d'un point A à un point B, je sais que je peux être attaquée de 1000 et une façons possibles, des choses subtiles des choses moins subtiles...Donc ça, c'est mon quotidien. À partir de ce moment, si moi je dois choisir de m'impliquer dans quelque chose, faut pas que j'aille m'impliquer dans quelque chose qui va juste augmenter encore cette pression-là.
Chloé - Rapport PARR
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Plus tu dis non à des choses qui ne te conviennent pas, plus tu fais de la place à des choses qui te conviennent. Si dans le contexte professionnel, on te demande de prendre des responsabilités supplémentaires, envoie ton plan de travail et demande à la personne qui te sollicite comment sa demande peut s’y insérer sans perturber tes autres mandats et responsabilités. Garde toujours en tête que tes ressources (temps, énergie, etc.) ne sont pas infinies, mais que tant que tu ne mettras pas de limites, beaucoup de personnes agiront avec toi comme si elles l’étaient.
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Dire les choses sans brusquer, en évitant de heurter et de blesser la fragilité blanche ou dominante est un poids lourd à porter. Et si on renonçait à l’idée d’être apprécié⋅e par tout le monde? Ce ne sera pas toujours possible, dans certains contextes et certains espaces cela nous coûterait trop cher, mais quand c’est possible, accepte de casser des œufs.
Une participante d’un atelier du 15 avril, organisé dans le cadre du Forum PARR, disait ces mots très justes à propos de l’expérience de se faire demander nos opinions sur tel sujet d’actualité qui nous concerne directement : « Nous sommes en 2023, tous les mots ont été prononcés. L’accès à ces mots est gratuit. [En vous interpellant sur ces questions] on vient prendre un temps pendant lequel on ne vous paye pas, pendant lequel on mobilise votre temps [et] dans lequel vous allez mobiliser votre savoir expérientiel, votre émotion. [Il y a] quelque chose de pornographique dans ces questions - [c’est de la] dominant porn - c’est-à-dire qu’on cherche à vous consommer [plutôt qu’à] avoir votre opinion. [Faites] le tri avec qui avoir des conversations ou pas [et posez vous la question par rapport à votre interlocuteur⋅trice] : Est-ce que tu veux me consommer ou tu veux vraiment comprendre? »
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Un emploi, un salaire régulier, des conditions de travail correctes peuvent nous amener une stabilité. Mais sommes-nous réellement stables si ce milieu professionnel étouffe notre capacité d’action, fragilise notre estime de soi et notre désir de se projeter? Que sommes-nous en train d’hypothéquer pour avoir une soi-disant stabilité?
Quand on veut te donner de nouvelles tâches qui ne t’incombent pas d’emblée, rappelle-toi que certaines choses ne sont pas transférables et ne devraient pas t’être envoyées. Attention de ne pas céder aux compliments qui sont souvent une bonne façon de te faire plier : « oh tu es si bon⋅ne, tu serais la meilleure personne pour faire XY».
Les biais fondés sur la race, le genre et le statut professionnel peuvent mettre sous silence notre expertise et invisibiliser notre contribution scientifique. Les barrières de langue, de niveau de langage et les préjugés liés à l’accent limitent la participation de certaines personnes à la construction de connaissances et mettent de côté certains savoirs.
Ces mécanismes renforcent notre sentiment d’imposteur⋅e et nous rendent plus vulnérables à l’instrumentalisation. Ces mondes, qui ne sont pas construits pour nous, veulent notre force de production, notre force opérationnelle, mais sans reconnaître notre travail et notre contribution.
Il peut être utile de se créer nos propres standards de performance qui sont atteignables et ne nous mettent pas constamment dans un état d’échec.
Quel résultat serait souhaitable en prenant en compte les ressources à ta disposition?
Quelles sont les règles auxquelles tu acceptes de te plier?
De qui accepteras-tu la critique?
La pression à performer est forte quand on ne nous reconnaît pas le droit à la médiocrité ou à l’erreur. Pourtant, l’échec est incontournable, un jour ou l’autre il se trouvera sur notre chemin.
Comment le voir comme un jalon de notre parcours, comme un événement normal et non la confirmation de notre incapacité?
L’échec peut être une occasion d’apprentissage et parfois l’échec est juste…un échec, et c’est correct, cela ne devrait pas ébranler ton estime de soi.
Nous ne pouvons pas tout faire seul⋅e.
Nous avons besoin des autres. Ayons l’humilité de le reconnaître et sachons demander de l’aide quand c’est nécessaire et rendre la pareille quand cela nous est possible.
Si le soin, le thérapeutique, la vie spirituelle et les espaces de ressourcement sont souvent dénigrés, moqués ou effacés d’un monde axé sur la perfor-mance, la rentabilité et la productivité, ces éléments peuvent être un ancrage dans la vie de personnes qui vivent des oppressions.
Prends le temps, si cela te fait du bien, de cultiver ces pratiques personnelles, elles sont légitimes et elles sont à toi.
J’ai le droit de faire des choses qui ne serviront à rien, à part me faire du bien.
J’ai le droit de faire des choses qui ne serviront à rien, à part me faire du bien.
J’ai le droit de faire des choses qui ne serviront à rien, à part me faire du bien.
J’ai le droit de faire des choses qui ne serviront à rien, à part me faire du bien.
Qui es-tu quand tu n’es pas en lutte?
Qui es-tu quand tu ne dois pas te battre pour ta dignité et ta reconnaissance?
Qu’est-ce qui t’anime quand tu peux mettre ton énergie ailleurs?
Qui es-tu au-delà de l’identité qu’on te colle, au-delà de l'oppression que tu subis?
Comment retrouver ton chemin vers cette personne et comment prendre soin d’elle?
Rappelle-toi que tu n’es pas ce qu’on te fait.
Qui sont les personnes que tu associes à l’excellence et qu’ont-elles fait pour y être associées? Est-ce que leur excellence est liée à des réussites matérielles? À la productivité d'articles, de livres ou d’autres contenus à haute valeur de reconnaissance publique?
La notion d’excellence est foncièrement teintée par le système capitaliste et la suprématie blanche. Et si nous repensions à d’autres manières de manifester notre excellence? Nous devons faire un travail d’introspection pour nous débarrasser des normes, codes et indicateurs des dominant.e.s et pour inventer d’autres manières de nous évaluer.
[Il y a] a toujours le syndrome de l'imposteur. C'est quelque chose qui est très présent dans le milieu académique. Je ne peux pas le dire assez. Je ne le dirai jamais assez. […] Donc c'est sûr qu' on peut faire bien, mais des fois on a l'impression qu'on va être jugé⋅e, que c'est comme si on n'était pas à la hauteur, parce que les universités sont des milieux élitistes.
Donc tu ne veux pas parler de ce qui ne marche pas, parce que si tu le fais, ça veut dire qu'on peut te juger comme n’étant pas un bon chercheur⋅euse. […] C'est difficile quand tu es étudiant⋅e, c'est difficile de se faire confiance, de dire « ouais, ce que je fais, c'est correct », puis que l’on me dise que ce n’est peut-être pas fait pour moi, parce que c'est beaucoup trop exigeant...On se questionne beaucoup, on est pas sûrs si c'est la bonne façon de faire.
Eva - rapport PARR
Ce qui m’a aidé, c’est de me sortir de la case racialisée. C’est d'arrêter moi-même de m’enfer-mer dans ma racialisation. C’est d’arrêter moi-même de m’enfermer dans mon genre. Et c’est donc d’arrêter de racialiser les autres. Je sais que c'est bizarre […]. Je suis une féministe intersectionnelle. Je suis une femme africaine et les agents de racialisation, je les connais, je les vois tout le temps. Et quand je suis dans mon milieu, je les vois à l’infini. [...] Moi, je ne me sens pas racialisée. Je ne suis pas racialisable en fait. […] Ils n’ont plus le droit de m’enfermer dedans. […] ils n’ont plus la capacité de m’enfermer dans ma racialisation. Est-ce que cela veut dire qu’eux, ils ne regardent pas une femme noire? Non, mais non, je le sais. Ils voient une vieille, une grosse vieille femme noire. C'est ma responsabilité de leur montrer que je ne suis pas que cela. Et qu’est-ce qui m'aide? C’est de me déshabiller de ça quand je travaille, tu sais d’être moi avant d’être cette chose-là.
Michelle - Rapport PARR
Les mots ne sont jamais innocents.
Porte attention aux mots que tu utilises, à voix haute et dans ta tête, pour parler de toi, pour raconter ton histoire et ta réalité.
Les mots donnent corps à une réalité, prends l’habitude d’utiliser les bons mots, par exemple, dis « J’ai eu le poste » plutôt que « On m’a offert le poste ».
Si tu es dans une posture de savoir, assume-la. Si tu es dans le milieu de la recherche, rappelle-toi que ta position et ton expertise s’assoient sur des années de travail, d’études, de lectures et d’expériences personnelles.
Ne laisse pas les autres remettre en question ton expertise. Prends aussi le temps de choisir où tu veux la déployer.
Dans quel genre de projet as-tu envie de t’investir? Connais tes limites et respecte-les quand cela est possible.
Tu travailles fort, mais qui récolte le fruit de ce travail? As-tu mis des mécanismes en place pour t’assurer que tes données sont protégées, que le fruit de ton labeur t’est attribué?
Ta confiance en soi est-elle assez solide pour reconnaître tes qualités et aptitudes et empêcher les autres de les exploiter? Les personnes issues des groupes minoritaires peuvent être instrumentalisées et exploitées, surtout dans un contexte aussi compétitif que le milieu académique: sache t’en préserver et apprends des astuces pour protéger tes réseaux.
Assure-toi de garder toujours une copie de tes fichiers sur tes propres appareils et tes espaces de stockage virtuel. Ne partage pas tes notes de travail et si tu partages une version de ton travail à d’autres, envoie une version allégée et garde la version plus étoffée pour toi. Quand tu partages une partie de ton travail à quelqu’un⋅e, ajoute d’autres personnes en copie conforme dans ton courriel afin de les rendre témoins. Inscris ton nom en bas de page dans tes documents et sécurise tes PPT pour les rendre disponibles uniquement en version lecture seule
En voulant prouver nos compétences et bien faire notre travail, il arrive qu’on en fasse plus que ce qui était attendu de nous ou plus que ce qui était convenu dans notre mandat. Cela est un piège qui risque de nous jouer de mauvais tours dans le futur. En nous imposant des standards trop élevés ou en voulant satisfaire notre égo en dépassant les attentes liées à une tâche, nous créons des attentes de la part de notre équipe ou de nos collaborateur⋅trice⋅s auxquelles nous ne serons peut être pas toujours en mesure de répondre. Rappelle-toi qu’il ne sert à rien d’en prendre trop pour prouver quoique ce soit. Relis la carte 30 au besoin, parfois notre désir d’en faire trop est lié à notre recherche d’excellence…qui est à déconstruire.
Si la prétention peut être un vilain défaut, être trop modeste peut aussi te nuire grandement. Tu peux et dois être fier⋅ère du travail que tu as accompli. Si tu ne revendiques pas le fruit de ton labeur, d’autres le feront à ta place. Aies un site internet ou une plateforme pour faire rayonner ton ex-pertise. Publicise et rend publiques les formations que tu as mises sur pied, les conférences auxquelles tu contri-bues, les publications que tu fais ou dans lesquelles tu es mentionné⋅e ou tout autre projet que tu as développé. En revendiquant fièrement tes réalisa-tions, tu évites l’invisibilisation de ton travail. Si tu ne souhaites pas avoir une vitrine publique (site web ou autre), une belle idée peut être de te créer un dossier Fleurs sur ton ordinateur et d’y inscrire tes réalisations, cela t’aidera à les intérioriser pleinement, à les accepter et à en être fier⋅ère.
Il devient primordial de créer des ententes plus formelles pour protéger notre savoir, notre travail, notre nom et notre expertise. Il peut être judicieux de mettre toutes les modalités d’entente de propriété par écrit (celles liées à la production du travail, mais aussi à sa diffusion ultérieure) pour s’assurer que nos droits soient respectés. Si tu en as besoin, n’hésite pas à te faire accompagner par un.e professionnel⋅le.
Dans le même ordre d’idée, des ententes collectives pourraient être développées, au sein d’une éventuelle coalition de professionnel⋅le⋅s. Par exemple, pour formaliser les ententes entre chercheur⋅euse⋅s et la personne qui les mandate. De nombreux exemples inspirants d’autres milieux (ex: ententes de consentement dans le milieu BDSM, le partage de savoirs dans une perspective donnant/donnant des milieux de justice climatique BIPOC) pourraient nourrir la réflexion autour de ces nouvelles ententes.
Faire communauté à l’intérieur de réseaux sécuritaires et racisés, dans une logique de « par et pour », permet de s’outiller collectivement pour développer des stratégies face à certaines situations communes et partagées par les personnes évoluant dans le milieu de la recherche.
Créons également des solidarités entre différents groupes racisés, faisons converger nos agendas respectifs et gardons des canaux de communication ouverts entre nous pour amplifier nos alliances et nos résistances.
[Un moment donné, on devait] voir dans quel ordre on devait mettre nos noms pour une publication. Et la chercheuse principale [...] a mis l'ordre, puis […] mon nom était en dernier et il a fallu que deux de mes collègues disent, mais en fait, c'est elle qui a travaillé sur cet article…donc, je pense qu'il y a quelque chose à changer là et ça m'avait fait rire parce que j'avais laissé passer plein d'autres occasions comme ça.
Mais il a fallu que ce soit quelque chose d'aussi visuel pour que les autres réagissent et ils ont dit “Non, non non, mais c'est elle qui a travaillé dessus”.
Chloé - Rapport PARR
[...] des fois des moments je me disais, mais est-ce qu’ils pensent [...] que je suis comme l'adjointe administrative? Souvent, on me regardait quand il s'agissait de caler une date dans le calendrier. On me regardait à des moments ou quand on parlait de choses qui étaient vraiment terre à terre, basic, comme alors, c'est quand la prochaine réunion du comité? Puis là je notais.
Puis... C’est à ce moment-là qu'on tournait les regards vers moi, mais [pas] en tant que personne qui peut contribuer à des idées, des directions de recherche, des orientations, apporter [...] une analyse qui peut informer la méthodologie. Puis il y avait toujours ce regard de surprise quand je disais quelque chose que tout le monde trouvait pertinent comme... « [...] Oh, c'est comme wow, ça sort d’où? C'est inattendu. On pensait pas qu'elle pouvait dire quelque chose comme ça! ».
Romy - Rapport PARR
Protégez votre travail ! Voici quelques questions utiles à se poser :
Crédit : Qui est cité⋅e comme auteur⋅trice principal⋅e? Est-ce que je suis bien cité⋅e? Dans quel ordre les auteur⋅trice⋅s sont cité⋅e⋅s? Est-ce qu'il y a eu une conversation, un échange ou une entente à propos des crédits?
Future utilisation de votre travail : Comment est-ce que ton travail va être utilisé? Comment sera-t-il diffusé? Sur quelles plateformes? Dans quel contexte? Toucheras-tu des redevances de cette diffusion? Devras-tu donner ton autorisation pour une utilisation future de ton travail?
Votre accès à votre travail : Si tu quittes ou que tu es renvoyé⋅e de l’emploi au sein duquel tu as développé un contenu, quelles sont les dispositions prévues? Conserves-tu les droits sur ce que tu as produit? Est-ce que tu peux utiliser ce contenu à l’extérieur de ce milieu?
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Tu te rends compte qu’une personne s’approprie ton travail, tes idées ou tes arguments? Voici trois cas de figure pour t’aider à protéger ta propriété intellectuelle :
Dans une rencontre, quelqu’un⋅e s’approprie ton idée ou ton projet? Challenge la personne, pose-lui des questions précises et complexes sur le contenu du projet auxquelles elle ne pourra pas répondre, quand elle sera déstabilisée et ne saura pas quoi répondre, reprends la parole.
Des stratégies imaginées par Marie Dasylva
Si quelqu’un⋅e a traduit ton travail sans t’en donner les crédits puis le présente dans une rencontre d’équipe, prends la parole pour dire : « Merci d'avoir traduit mon document, si vous avez des questions sur les technicalités, n'oubliez pas de venir me voir, je vous donnerai la méthodologie. »
Sur les réseaux sociaux on s’approprie tes arguments et ta manière de les poser, interpelle la personne : « Je suis vraiment heureuse de t’inspirer au quotidien, quand je vois comment j’influence ta manière de penser j'ai l'impression d'être sur le bon chemin ! »
Quand tu es dans une position où tu dois négocier un salaire ou une rémunération, demande à ton ami et/ou collègue blanc combien il demanderait à ta place.
Si tu es dans le milieu académique où tu as peu de leviers de négociation salariale, négocie le pouvoir et la représentation : tu présentes ton travail et tu en conserves la propriété intellectuelle. Assures-toi qu’il n’y ait pas de disparité entre ta charge de travail et celle des autres à salaire égal.
Les structures qui nous recrutent connaissent nos insécurités et savent qu’on a été socialisé⋅e⋅s à devoir travailler quatre fois plus. Ne les laisse pas utiliser cela à ton désavantage.
Les pratiques d’instrumentalisation ou de diversité de façade (tokenisme) ont infiltré tous les espaces et particulièrement ceux où une forte sous-représentation de minorité raciale est en place, comme le milieu académique. Utiliser le nom d’une personne racisée pour démarcher des gens de sa communauté, remettre sur le dos de cette personne le poids d’éduquer ses collègues sur les questions raciales, se servir de son image pour projeter une vision diversifiée de l’organisation sont toutes des pratiques qui s’inscrivent dans une logique extractiviste qui puise sans vergogne dans les savoirs et les réseaux des personnes marginalisées. Sachons reconnaître ces pratiques pour pouvoir les contourner!
Plutôt que de fournir des noms de personnes dans ton réseau à la demande d’un⋅e collègue, d’un⋅e employeur⋅euse, etc. demande plutôt à ces personnes un contact à utiliser par les personnes de ton réseau qui pourraient être intéressées par le mandat/la collaboration/l’offre d’emploi en question.
Il y a la fausse idée dans certaines organisations que le simple fait de ta présence dans leur espace indique que celui-ci est inclusif alors que la réalité peut être tout autre. Le fait d’être identifiée sur une photo, sur un site web et/ou sur les réseaux sociaux, peut aussi parfois donner à notre réseau ou à d’autres personnes racisées l’idée préconçue que cet endroit est sécuritaire. Quand tu es photographié⋅e, demande à connaître l’usage qui sera fait de ces images. Demande à avoir un suivi sur celui-ci et exige que ton autorisation soit nécessaire à chaque nouvelle utilisation. Attention! Parfois cette question d’utilisation de l’image se glisse dans ton contrat d’embauche, prends le temps de bien le lire pour t’assurer de consentir à ce qu’il implique de manière éclairée.
S’impliquer dans le syndicat si on est dans un milieu syndiqué peut avoir de grands avantages. Cela nous donne souvent une meilleure connaissance de nos droits, donc un meilleur accès à ceux-ci, en plus de pouvoir bénéficier d’accompagnement et de soutien en cas de litiges. Le syndicat peut aussi représenter un levier intéressant pour exiger la création de politiques de travail. Renseigne-toi tout de même sur ton syndicat avant de l’investir, certains milieux n’ont pas ou peu de politiques internes et peuvent se révéler violents pour les personnes minorisées. Siéger sur le CA de notre organisation permet aussi de faire entendre sa voix et sa perspective et éventuellement d’influencer positivement la vie interne de celle-ci. Prends également le temps de faire tes recherches sur le CA avant de faire des démarches pour l’intégrer.
Tu as des opportunités de voyager, de te former, de faire des rencontres professionnelles ou tout autre privilège lié à ton travail? Prends les sans remords ni regrets : tu t’investis dans ton milieu, il est normal que tu puisses jouir de certains avantages.
Trouver une personne qui nous ressemble et qui peut agir à titre de mentor⋅e n’est pas toujours évident, mais c’est souvent très riche de pouvoir bénéficier des conseils, des stratégies et parfois même du courage que peut nous donner cette personne. Si tu as l'opportunité de l’être pour quelqu’un⋅e d’autre, n’hésite-pas, c’est aussi un rôle très gratifiant. Essaie, si c’est possible, de faire débloquer des fonds pour embaucher ton⋅ta mentor⋅e comme consultant⋅e pour reconnaître son travail et son expertise
Partageons-nous ce qui est partageable : politiques bien rédigées, exemples de procédures, de contrats, ententes de propriété intellectuelle et opportunités de financement. Soyons solidaires et faisons aussi circuler dans notre réseau les contrats, les appels d'offres et les contacts à avoir. Si on a déjà le pied dans un milieu, ouvrons des portes aux autres pour leur permettre d’y entrer également.
Dans un espace de parole (rencontre, panel, etc.), il est souhaitable de se soutenir entre personnes marginalisées par des pratiques très concrètes :poser des questions pour permettre à son homologue d’expliciter son propos, féliciter l’autre personne pour son travail ou son idée, reprendre un point amené par quelqu’un⋅e en lui en donnant le crédit, etc. Il peut être utile aussi d’aller valider en amont l’appui de certain⋅e⋅s collègues pour une idée ou un propos qu’on va amener dans une rencontre et sur lequel on aimerait être soutenu⋅e
Quand j'ai appliqué […], ma superviseure m'avait dit qu’elle recherchait pas nécessairement la personne avec beaucoup d'expériences dans la recherche, mais elle voulait quelqu'un qui avait une expérience personnelle avec t’sais, soi en tant que minorité raciale, ethnique ou sexuelle, t’sais pour apporter vraiment comme une contribution personnelle, puis comme mon expérience à cette équipe-là.
Èva - Rapport PARR
J’étais vraiment excitée car c’était l’une de mes premières expériences de travail comme chercheuse, mais spécifiquement dans le domaine de l’économie, un domaine que j’aime vraiment. Pourtant, quand j’ai eu l’emploi et que j’ai reçu toutes les tâches que je devais faire et les responsabilités, j’étais vraiment excitée de le faire, mais j’étais la seule de l’équipe qui parlait espagnol et plusieurs de mes heures, c’était moi qui traduisait des choses pour quelconque raison et ça ne faisait pas partie des tâches que j’avais accepté. J’ai l’impression que je n’ai pas autant appris que mes autres collègues parce qu’ils étaient plus concentrés sur le projet de recherche. Et j’étais plus concentrée à traduire des choses comme si j’étais une assistante de traduction [...].
Léa - Rapport PARR
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST)
La CNESST est l'organisme auquel le gouvernement du Québec a confié la promotion des droits et des obligations en matière de travail. Elle en assure le respect auprès des travailleuses et travailleurs et des employeurs québécois.
La Commissions des droits de la personne (CDPDJ)
La Commission est un organisme indépendant du gouvernement et remplit sa mission au seul bénéfice de la population et dans l’intérêt du public. Un de ses mandats est d’assurer le respect et la promotion de la Charte des droits et libertés de la personne.
Center for research-action on race relations
Le CRARR est un organisme montréalais sans but lucratif et indépendant qui a été fondé en 1983 avec pour mandat de promouvoir l'égalité raciale et de combattre le racisme au Canada.
Dans cette situation, il peut être utile de vérifier :
- Quelles ressources seront mobilisées pour compenser ton temps? ton énergie?
- Si la tâche qui s’ajoute nécessite que tu te formes pour l’accomplir, qui est chargé d’approuver ta demande de formation?
- Comment cet ajout de tâche sera pris en compte dans ton contrat?
- Est-ce que ce qui t’est demandé est clair? Comprends-tu bien les nouvelles tâches qu’on te demande de réaliser? Quelles sont les attentes par rapport à celles-ci?
Il peut arriver que des tâches de personnes qui sont placées plus haut dans la hiérarchie se ra-massent sous la responsabilité de personnes placées plus bas ou encore que des tâches qui sont confiées à quelqu’un⋅e le soient de manière permanente ou récurrente. Si cela t’arrive, prends le temps de lister ces tâches pour voir celles qui te conviennent et celles dont tu voudrais te débarrasser.
N’hésite pas à refuser de faire les tâches de tes collègues. Parfois on nous ajoute des tâches qui ressemblent à celles que nous avons, mais sur un autre projet. On peut aussi nous ajouter une quantité de travail plus importante que celle pour laquelle nous sommes payé⋅e⋅s. Par peur d’être jugé⋅e incompétent⋅e, on se sent obligé⋅e d’accep-ter cette charge extra. Il y a tout un système qui est maintenu en place grâce à cette peur.
Nul besoin de te convaincre que le financement a un impact énorme sur ta capacité à mener tes projets, à réaliser ton travail en plus d’affecter les conditions dans lesquelles tu dois le réaliser.
Sans avoir accès aux cordons de la bourse, avons-nous un quelconque pouvoir pour réduire les risques de devoir travailler dans une précarité financière et une exploitation financière accentuée quand on est au croisement de plusieurs oppressions? OUI! Il est temps de se protéger et de réfléchir ensemble aux moyens de mieux financer ses projets dans les court et long termes.
Il peut être difficile de s’affirmer pour parler d’argent pour toutes sortes de raisons, mais rappelle-toi que tu ne demandes de faveur à personne en souhaitant être rémunéré⋅e de manière juste pour ton travail, ce n’est pas une fleur que les gens te font. Sois direct⋅e quand tu demandes une rémunération et quand tu es dans la position de pouvoir le faire, exige que les autres soient aussi payé⋅e⋅s de manière juste.
Ne vends pas ton savoir et ta participation à des projets ou des événements à rabais, tu pourrais créer des précédents désavantageux pour toi et ta communauté.
Qui octroie les bourses et les subventions? Qui décide quel sujet mérite du financement ou de l’attention? Il est temps de s’organiser pour que plus de chercheur⋅euse⋅s noir⋅e⋅s et racisé⋅e⋅s accèdent à des postes de pouvoir où iels ont une influence sur l’octroi de financement. N’hésite pas à développer ton réseau pour te positionner avantageusement vis-a-vis de fondations philanthropiques ou de conseils d’administration influents.
Plusieurs estiment que le manque de ressources humaines permet à certaines personnes d’agir, au sein de leur organisation, en toute impunité malgré leurs comportements abusifs. Faire appel à des ressources humaines indépendantes permettrait de gérer divers problèmes sur les lieux de travail, mais aussi de protéger les personnes noires et racisées vivant des conflits ou des violences. Devoir confronter un⋅e collègue au sein de l’équipe de travail qui est également responsable des ressources humaines peut déboucher sur davantage de violence pour les personnes qui souhaitent dénoncer.
Envisageons la création de partenariats entre organismes racisés et chercheur⋅euse⋅s noir⋅e⋅s et racisé⋅e⋅s sur des projets qui nous ressemblent. Créons par exemple des centres de recherche ou encore des coalitions de chercheur⋅euse⋅s avec une mission commune pour se donner les moyens et les paramètres souhaitables pour réaliser des projets de recherche par, pour et avec.
Il peut être utile de s’appuyer sur son réseau de soutien lors des demandes de financement en partageant par exemple des astuces dans la constitution de ces demandes ou en se tenant au courant des enveloppes financières à disposition.
Je crois que les personnes noires et les personnes racisées doivent avoir accès à du financement et [pour] construire leurs propres structures et avoir leurs propres projets. […] C’est ce qui doit changer. [On doit] voir plus de femmes racisées, et on doit avoir accès à des programmes de financement qui sont établis par [nous] et pour [nous].
Sofia - Rapport PARR
Surmonte une éventuelle gêne et demande de l’aide! Informe tes réseaux de ta recherche de financement pour que ces personnes puissent te guider vers d’éventuelles opportunités dont elles auraient eu connaissance. Tu peux aussi demander de l’aide à tes pair⋅e⋅s pour la rédaction de demandes de bourse ou demander à une personne de confiance de relire ta demande ou de te partager un exemple de candidature approuvée dans le passé.
L’extractivisme des savoirs dont les personnes noires et racisées font les frais dans les milieux universitaires et communautaires est un phénomène qui précarise, épuise, et fragilise ces communautés en plus d’assurer un maintien des dynamiques de pouvoir dans ces espaces. Ce processus consiste en l'exploitation des savoirs d’une personne ou d’une communauté minorisée au profit ou pour l’avancement d’une personne, d’une organisation ou d’une institution dominante, qui n’a souvent pas ou peu de relations et de réseaux au sein de cette communauté. Comme personne évoluant dans le milieu de la recherche partenariale, il est crucial de réfléchir aux façons de ne pas reproduire ces dynamiques vis-a-vis d'autres communautés minorisées, mais aussi de la sienne et de prendre conscience des rapports de pouvoir qui peuvent exister entre différentes communautés minorisées
Si tu es face à un projet qui s’inscrit dans une logique extractiviste et qui n’aura aucune retombée intéressante pour la communauté visée, tu es en droit de refuser d’en être complice. Ton carnet d’adresses et ton réseau ne sont dûs à personne, donc garde ces contacts pour toi si tu as le sentiment que les paramètres du projet n’incluent pas des bénéfices clairs pour ta communauté. Cette attitude implique aussi d’accepter de ne pas travailler sur certains sujets ou thématiques ou sur certaines populations, quand les ressources qu'on a à disposition ne te le permettent pas.
Si cela t’est accessible et que tu as pris en compte les potentielles retombées négatives que cela pourrait entraîner, n’hésite pas à sensibiliser dans tes réseaux et à dénoncer des recherches partenariales qui n’auraient pas impliquées, dans le processus de recherche, les personnes concernées ou les personnes expertes issues des communautés minorisées étudiées dans la recherche.
Si dans les faits la recherche partenariale ou participative se veut à l’écoute de toute personne et de tout groupe, il n’en est malheureusement pas toujours le cas (voir carte 81 sur l’injustice épistémique). Comment renverser ces rapports de pouvoir et valoriser à juste titre tout type de contribution? En valorisant les témoignages avec des moyens financiers par exemple, mais aussi en s’assurant qu’une fois la recherche complétée, les résultats seront accessibles et diffusés auprès des communautés impliquées, dans des formats dont elles pourront se servir et qu’elles pourront mobiliser dans leur travail.
Un véritable partenariat avec les communautés impliquées dans la recherche partenariale demande, notamment, d’être capable de s’adapter au rythme de la communauté qui est peut-être différent du nôtre et d’honorer ce partenariat à toutes les étapes du projet (définition des questions de recherche, des méthodes pour y répondre, diffusion des résultats, etc.). Cela demande aussi d’accepter d’écouter réellement et d’avoir l’humilité d’entendre parfois des choses qui remettent en question nos façons de faire.
Les pratiques extractivistes s’appuient très souvent sur la tokénisation des personnes noires et racisées dans une tentative de légitimer ces pratiques. La tokénisation consiste à instrumentaliser les personnes issus des groupes minoritaires, dans un espace où elles sont habituellement sous-représentées, pour donner l’impression que cet espace est diversifié. Elle permet l’exclusion, la mise sous silence et la dévalorisation des savoirs produits par les femmes et les personnes non binaires noires et racisées en recherche partenariale.
Pour renverser les pratiques extractivistes en recherche, il faut, entre autres, investir du temps dans le développement de relations à long terme avec les acteur⋅rice⋅s de terrain. Il faut créer des connexions humaines et authentiques avec ces communautés, faire preuve de solidarité avec elles quand elles vivent des enjeux spécifiques et comprendre leur fonctionnement et organisation. Il ne suffit pas d’envoyer un courriel d’invitation à une rencontre, il faut construire ces relations et cela demande du temps et de l’humilité.
Avoir des comités aviseurs impliqués dans des recherches partenariales est une des manières de construire ces relations de confiance avec les communautés. Ces espaces qui réunissent différentes personnes concernées et/ou travaillant directement aux côtés de ces communautés permettent d’élargir les horizons et de laisser place à une représentation plus juste des différents points de vue.
Cette approche implique, entre autres, que chaque étape et décision d’un projet de recherche fasse l’objet d’une réflexion collective avec l’ensemble des partenaires et que des personnes issues des communautés minoritaires soient intégrées au sein des équipes de recherche partenariale.
Il est souhaitable de mettre en place des mesures pour faciliter et rendre possible la participation de tous et toutes (au sein de l’équipe de recherche, mais aussi dans les communautés visées par la recherche et les partenaires impliqués) par exemple en offrant un accompagnement linguistique qui peut permettre aux travailleur⋅euse⋅s de communiquer leurs intentions et d’être compris⋅es, en utilisant un langage simplifié et accessible et en mettant à disponibilité des services de traduction. Des services de mentorat pourraient aussi être développés pour que celleux qui souhaitent être conseillé⋅e⋅s dans la réalisation d’un projet de recherche partenariale soient soutenu⋅e⋅s. La possibilité d’avoir accès à des services en santé mentale pour les participant⋅e⋅s qui en auraient besoin serait aussi un excellent ajout.
Elles [les organisations communautaires] visent certaines communautés qui sont marginalisées comme les communautés trans, les communautés racisées, les communautés migrantes. Et tu as ces grands regroupements qui ont accès au financement mais qui n’ont pas l’expertise. […] Les organisations communautaires qui travaillent sur les violences de genre obtiennent tout cet argent pour travailler avec des personnes trans, et elles n’ont aucune connexion avec les personnes trans ou les organisations trans.
Sofia - Rapport PARR
Je vois des chercheurs qui veulent travailler avec le communautaire et il y a une résistance au sein du communautaire à travailler avec des chercheurs. Et c’est pour plusieurs raisons, parce que les travailleurs communautaires, souvent, ils sont dans des secteurs qui manquent de ressources, c’est un secteur qui est sous-évalué, mais ils offrent tellement de ressources. [...] Ils sont vraiment, vraiment exploités pour leurs, leurs expertises, leurs contacts, et les relations de con-fiance qu’ils ont bâti avec les habitants. […] Et puis, je crois, les chercheurs ne sont pas nécessairement au courant de tout le travail que cela implique, et ils peu-vent parfois avoir une approche plutôt extractiviste où ils ont besoin d’aller chercher des données ou ils ont besoin de contacter les habitants [...] Et ensuite, quand [...] ils [les organismes communautaires] ont besoin [...] du chercheur pour voir les résultats de la recherche et où ces résultats sont allés, et comment ça va aider, ils [lui] rétorquent alors : «Où es-tu? Nous avons fait tout cela pour toi. Nous sommes disponibles pour toi, mais je ne te vois pas nous redonner quoi que ce soit en retour». Donc il y a un déséquilibre dans la relation.
Chany - Rapport PARR
Ce concept, théorisé par la philosophe Miranda Fricker en 2007, reconnaît le lien entre les « inégalités sociales et la production des savoirs » et l’absence de crédibilité avec lequel ces savoirs et les producteur⋅rice⋅s de ceux-ci sont considéré⋅e⋅s. Ces personnes et leurs connaissances ne sont pas reconnues comme étant légitimes et fiables et porteuses de connaissances valides. L’approche par, pour et avec et les autres pratiques éthiques de la recherche mentionnées dans ces cartes sont des invitations à lutter contre l’injustice épistémique.
*Célèbre slogan attribué à la militante afroféministe, activiste pour les droits civiques et avocate Florynce Kennedy qu’on pourrait traduire en français par « N’agonisez pas, organisez-vous! »
On n’a pas toujours la force de réagir ou de lutter. Une des stratégies qui peut aider est d’anticiper en amont le backlash qu’on pourrait recevoir et d’imaginer des solutions pour y répondre. N’hésite pas à sortir du cadre, imagine des solutions farfelues, audacieuses, …fais toi plaisir et peut-être que tu trouveras de la force, du réconfort et du pouvoir dans cet exercice d’imagination.
Un exercice imaginé par Marie Dasylva
Choisis et identifie trois certitudes que tu t’engages à défendre (ex : J’ai une forte capacité d’organisation, Mes demandes professionnelles ne sont pas des caprices, Je mérite les bonnes choses qui m’arrivent, Je ne travaille pas sur des projets qui sont contraires à mes valeurs, etc.) Ce sont des choses sur lesquelles tu ne flancheras pas et sur lesquelles tu ne feras pas de concessions. Tes trois certitudes, tu ne les abandonneras jamais et on ne peut pas te les enlever.
Certitude 1 :
Certitude 2 :
Certitude 3 :
Tu as le droit d’avoir des besoins. Tu as le droit de demander de l’aide pour répondre à ces besoins. Répète ou complète les phrases suivantes et surtout sens-toi légitime de les dire haut et fort.
J’ai le droit d’avoir besoin que quelqu’un⋅e qui cuisine pour moi. J’ai le droit d’avoir besoin d’aide avec ma lessive. J’ai le droit d’avoir besoin d’aide pour nettoyer mon appartement. J'ai le droit d'avoir besoin que l'on “brainstorme” avec moi sur des idées de recherche.
J’ai le droit de vouloir recevoir des conseils. J’ai le droit d’avoir besoin de faire relire mes demandes de financement ou de candidature.
J’ai besoin d’aide avec _______
J’ai besoin d’aide pour _______ (x nombre de temps)
________ (telle tâche) est trop difficile pour moi, j’ai besoin d’aide.
J’ai besoin d’aide avec _____ à tel intervalle _____
Un tout petit mot, qu’il peut être parfois bien difficile de prononcer, surtout quand on a l’habitude de faire passer les besoins et désirs des autres avant les nôtres. Apprends dès que possible à dire non pour pouvoir dire oui aux choses que tu désires vraiment.
Crée ton propre filtre qui te permettra de savoir à quoi tu as envie de dire OUI et donc à quoi tu dois dire NON. Tu peux créer ce filtre avec des éléments qui sont importants et incontournables pour toi et qui te permettent de voir si une proposition, une opportunité, un engagement, etc te convient réellement.
Exemple de questions à se poser pour évaluer une proposition :
Qu’est-ce que cela va m’apporter?
Qu’est-ce que cela me demande (énergie, ressources, etc.)?
Qu’est-ce que je vais devoir délaisser ou sacrifier (famille, loisirs, repos, argent, etc.) pour prendre cette nouvelle tâche/projet?
Qu'est-ce qui me pousse à dire oui (accomplisse-ment personnel, injonction extérieure, estime de moi-même, etc.)
Si c'est un projet qui me tient vraiment à cœur, est-ce que ça doit forcément être moi ou je peux référer une autre personne?
Est-ce que j'ai d'autres moyens de soutenir le projet tout en disant non?
Liste cinq choses que tu fais juste pour la joie et le plaisir qu’elles te procurent. Garde cette liste en vue, renouvelle-la au besoin et surtout assure-toi, dans la mesure du possible, de faire de la place dans ta vie pour ces cinq choses.
1.
2.
3.
4.
5.
Note tes réussites, petites et grandes, récentes et plus anciennes dans le temps. Qu'en pensez-vous?
Quelles sont les choses dont tu es fier.ère?
Il peut s’agir d’éléments tangibles, des projets par exemple, ou encore d’éléments immatériels comme des apprentissages, des combats menés, etc. Prends le temps de te connecter avec ces victoires et garde ce papier bien en vue pour te les rappeler.
Fais une évaluation complète de ta liste de tâches actuelle : identifie dans une première couleur les tâches qui étaient listées dans ta liste de tâches quand tu as accepté l’emploi, identifie dans une 2e couleur ce qui n’était pas dans ta description, mais que tu as envie de garder et qui devra entraîner une augmentation de salaire ou autre type de reconnaissance et dans une 3e couleur, les tâches qui n’étaient pas dans ta description de poste initiale et que tu ne souhaites pas conserver. Utilise cet outil visuel pour t’aider dans ta re-négociation de salaire ou de contrat.


Pratiques éthiques de la
recherche et approche par/pour/avec
Renverser les pratiques de tokénisme
Viser le financement et la
pérennisation de ses projets
Investir dans le marketing
de soi et de son travail
Cultiver sa confiance et sa joie
Être à l’écoute de son
bien-être etde sa santé
Créer des solidarités autour de soi