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Notre Histoire
C’est cette prise de conscience qui a donné naissance à PARR : un projet ancré dans les réalités communautaires, pensé dès le départ comme un espace pour visibiliser, partager et faire circuler les savoirs issus des vécus. Il s’agissait de répondre à un manque, mais aussi de poser un geste politique : créer un lieu où les personnes concernées par les discriminations dans le monde de la recherche partenariale pourraient se retrouver pour identifier les enjeux qu’elles vivaient et développer ensemble des stratégies de résistance individuelles et collectives.
À travers les ajustements, les départs, les arrivées, la pandémie et les réalités mouvantes du communautaire, PARR a grandi avec souplesse et résilience. Nos activités se sont multipliées : des journées en cohorte, des panels, un forum, une retraite, un balado, des outils pédagogiques… Chaque étape a été pensée à partir des besoins exprimés par les participant.e.s. Chaque espace a été construit pour favoriser la confiance, la sécurité, le soin et la transmission. Ce qui est ressorti, avec force et clarté, c’est l’ampleur des violences vécues — invisibilisation, tokénisme, isolement, pour n’en nommer que quelques-unes — mais aussi les impacts de la solidarité et de la communauté.
Au fil du temps, il est devenu évident que PARR ne pouvait plus être qu’un simple projet porté à l’intérieur d’un autre organisme. L’envie et le besoin de bâtir un espace pérenne, habité et façonné par les personnes concernées, s’est imposé comme une évidence. Notre choix de créer un organisme autonome est ainsi né d’un double mouvement : une volonté de répondre aux besoins exprimés par les participant.e.s, et de créer une structure distincte, pensée dès ses fondations selon des principes et des valeurs ancrés dans des approches antiracistes et décoloniales.
Ces deux dernières années ont donc marqué une étape clé dans l’évolution de PARR, alors que nous amorçons notre transition vers un organisme structuré. Cette transition a été rendue possible par l’élan collectif porté par les participant.e.s, le travail de l’équipe, et un appui administratif de Relais-femmes.
Notre ambition est de mettre en place une structure organisationnelle qui incarne les valeurs de nos communautés et de nos membres, tout en intégrant les besoins exprimés par les chercheur.e.s et participant.e.s, quel que soit leur domaine ou leur type de recherche. La demande pressante pour des espaces de réflexion et de ressourcement en non-mixité, afin de développer des stratégies allant au-delà de la simple survie dans les milieux de recherche, reste au cœur de notre vision.
Aujourd’hui, PARR est plus qu’un projet. C’est une communauté vivante, un espace politique, un jardin de savoirs en floraison. C’est une réponse collective aux violences systémiques, mais aussi une proposition : celle de faire autrement, de créer des espaces qui guérissent, qui relient, qui transforment.
Notre Mission, Vision, et Valeurs

Mission
En tant que personnes concernées, nous agissons pour rendre visibles nos savoirs, briser notre isolement, et transformer les espaces de recherche en lieux de guérison et de solidarité.
Nous créons des espaces en non-mixité dédiés à l’apprentissage, à la connexion entre personnes qui vivent des enjeux semblables et à la co-construction de stratégies de résistance.
Vision
PARR éclaire le chemin vers un paysage de la recherche où la guérison, l’autodétermination et la transformation sont possibles.Nous voulons créer des lieux où chacun.e peut exister pleinement, mobiliser ses savoirs sans crainte, et contribuer à un changement profond.

Valeurs
1. Confiance communautaire
Dans un monde où les oppressions fragmentent et isolent, bâtir une confiance solide devient un acte de résistance collective. C’est cette confiance, fondée sur la réciprocité et la valorisation des vécus, qui nous permet de créer des liens durables et de faire face ensemble à l’adversité.
2. Solidarité collaborative
En créant des espaces sécuritaires où les personnes marginalisées décident de leur participation, nous contribuons à construire des solidarités durables, capables de transformer non seulement les relations, mais surtout les systèmes qui nous traversent.
3. Justice transformative et autodétermination
C’est une justice qui part des vécus, respecte les spécificités, et redonne aux personnes les moyens de reprendre leur pouvoir d’agir individuellement et collectivement.
Notre Équipe


Je suis actuellement adjointe à la coordination de PARR. J’ai d’abord été impliquée en tant que participante, puis comme membre d’un groupe de travail sur l’éthique en recherche, ce qui m’a amenée à animer des espaces de réflexion, comme les Journées BIPOC, autour des solidarités intercommunautaires. Que ce soit en tant que facilitatrice ou participante, ces espaces m’ont profondément nourrie.
Je suis facilitatrice communautaire, conceptrice de programmes éducatifs et chercheure. Cela a été à la fois un plaisir et un honneur de mettre mes compétences et mes expériences au service d’une communauté qui m’est chère.
Parmi les expériences marquantes, la retraite de PARR occupe une place particulière. En recherche, on est souvent sollicité pour produire du savoir dans des cadres formels et rigides. Or, cette retraite a placé le bien-être au centre, en valorisant des formes de savoir incarnées, partagées, vécues. Elle m’a rappelé que d’autres manières de connaître et d’être ensemble sont non seulement possibles, mais essentielles.
J’ai hâte de voir PARR grandir selon ses propres termes, et de voir nos réflexions collectives se traduire en projets concrets. Je rêve d’un espace qui ne reproduit pas les violences systémiques, mais qui propose d’autres façons de faire de la recherche — où la vie et le savoir s’entrelacent, et où le care, l’apprentissage et la joie sont au cœur de tout.
Mon approche se résume en trois mots : communauté, solidarité, et amour. Ce sont aussi ces valeurs qui m’apportent de la joie et de l’équilibre au quotidien, à travers des relations authentiques et un enracinement profond dans ma communauté.
Alexandra Pierre est membre du conseil d’administration de PARR, après avoir été l’une des initiatrices de sa première mouture. Son engagement a pris racine dans un besoin profond de créer un espace de rencontre, de solidarité et de lutte pour les femmes et personnes minorisées par le genre, noires et racisées, œuvrant en recherche communautaire et universitaire.
Forte d’un parcours ancré dans la solidarité, la reconnaissance des savoirs issus des communautés noires et racisées, et la lutte contre les injustices épistémiques, Alexandra a contribué à poser les bases d’un projet devenu aujourd’hui autonome, inspirant et plus pertinent que jamais. Elle est particulièrement fière d’avoir participé à la mise sur pied de la première équipe de PARR, notamment en trouvant les financements nécessaires pour donner vie à cette initiative collective.
Même après avoir quitté l’équipe active, des moments comme le tout premier Forum public de PARR – un événement porteur d’énergie et de résonance – continuent de nourrir son engagement. Pour l’avenir, elle rêve d’un centre de recherche par, pour et avec les femmes et les personnes minorisées par le genre, noires et racisées, où les savoirs s’ancrent dans les réflexions, les vécus et les luttes.
Son approche se résume en trois mots : par, pour, avec. En dehors de PARR, ce sont les rencontres et le plaisir d’être en apprentissage constant qui lui procurent joie et équilibre – et qui continuent d’inspirer son implication.
J’ai fait partie de l’équipe du Projet PARR de janvier 2022 à l’été 2023 comme agente de recherche. Ce qui m’a attiré initialement à ce projet qui n’était qu’à ses balbutiements en hiver 2022, c’était la perspective de faire partie d’une initiative par/pour/avec du début à la fin ; travailler avec et pour des femmes noires et racisées comme moi qui partagent beaucoup de mes expériences vécues, c’était une occasion à ne pas manquer. Mener la collecte de données aux côtés de Saaz, c’est une expérience qui va me rester à vie. Au niveau personnel c’était rassurant de voir qu’autant de femmes traversaient des obstacles similaires au mien, même si ces expériences sont chargées et négatives, il y a quelque chose de rassurant de savoir que nos expériences existent, que ce n’est pas le fruit de notre imagination, mais plutôt une réalité concrète et partagée. J’ai été extrêmement fière de participer à la rédaction du rapport de recherche qui a émané de ce projet ; une trace écrite que les femmes et personnes non-binaires noires et racisées qui font de la recherche partenariale au Québec elles existent et elles méritent mieux. Même si je ne fais plus parti du Projet PARR aujourd’hui, je souhaite que cet organisme devienne un point de ralliement, un repère, une communauté de pratique pour cette communauté d’actrices de la recherche éparpillée dans toute la province.
Marina Mathieu est la coordonnatrice de l’événement de lancement de la Plateforme pour l’Autodétermination des personnes Racisées en Recherche (PARR), où elle met à profit son expertise en stratégie marketing, organisation d’événements et communications.
Diplômée en communication (UQAM), titulaire d’un certificat en santé sexuelle (Université Laval) et récemment diplômée d’une maîtrise en études féministes à York University, elle s’est jointe à l’équipe alors qu’elle complétait son mémoire sur la représentativité des femmes noires haïtiennes dans les médias francophones au Québec. Son travail de recherche, ancré dans l’afroféminisme, s’inscrit dans une réflexion sur les limites des initiatives EDI, un questionnement que PSRR traduit en action concrète. Elle est fière de coordonner le lancement de l’organisation et ravie de contribuer à revitaliser sa présence en ligne sur les réseaux sociaux.
Ce qui la touche particulièrement, ce sont les rencontres avec l’équipe de PARR qui la pousse toujours à aller en profondeur dans ces réflexions. Cinéaste engagée, Marina a réalisé trois courts métrages primés sur les violences policières, les fibromes utérins et les déplacements forcés dûs aux catastrophes naturelles. Elle espère voir PSRR rayonner à l’échelle internationale et continuer de mettre en valeur le travail des personnes noires et racisées en recherche. Marina aborde toujours son travail avec audace, bienveillance et grâce, nourrie par le repos, sa communauté et ses voyages.
D'abord coordinatrice du projet Parr, je suis désormais la fondatrice et coordinatrice de l'organisme PARR, aidée par Adama.
Je suis déterminée à éradiquer la discrimination systémique et à faire résonner les voix des communautés marginalisées. Mon parcours, tant universitaire que professionnel, a été marqué par la disruption : j’ai remis en question des pouvoirs profondément enracinés et révélé les mécanismes silencieux du racisme ancrés dans nos institutions et nos normes.
Ce dont je suis le plus fière, ce n’est pas des gestes performatifs, mais des transformations concrètes comme notamment passer des mots à la pratique, de la théorie à la réalité.
J’imagine un avenir où les organisations assument une plus grande imputabilité et construisent avec, et non pour les communautés, un avenir où la justice raciale n’est pas un concept, mais le fondement sur lequel tout repose.
Ancrée dans la spiritualité et disciplinée par ma pratique de la boxe, ma boussole est claire : intentionnelle, authentique, audacieuse. Je suis convaincue que l’ampleur de l’injustice exige une imagination audacieuse.
Ornella était chargée des communications et de la vie communautaire pour PARR d'août 2022 à juin 2024. L’authenticité et l’intégrité de l’équipe l’ont attirée et elle a constaté que ces valeurs se reflètent dans toutes les initiatives du projet.
Grâce à son background en marketing, elle a développé une compréhension approfondie de l'engagement du public. Avec cette expertise et sa facilité à connecter avec les gens, elle a contribué à la création d’espaces d’échanges, de partages et de soutien dont elle est fière. Des espaces où les personnes racisées en recherche se sont senties vues, écoutées, épaulées, et où elles ont pu être vulnérables en toute sécurité.
À l’avenir, elle voit PARR comme une organisation qui continue de proposer des espaces pour co-créer, s’éduquer et se soutenir, ainsi que des outils d’épanouissement.
PARR a été pour elle une expérience positive inoubliable, qu’elle n’a imaginée que dans ses rêves les plus fous : une équipe dans laquelle on s'épaule, se protège et travaille efficacement en essayant de minimiser le stress et de prioriser le mieux-être.
Saaz Taher est professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM. Ses travaux se situent au croisement des études critiques de la race, de la migration et des diasporas, avec un intérêt particulier pour les épistémologies féministes provenant du Sud Global et des traditions musulmanes critiques. Elle a été l’une des chercheuses du projet PARR et co-autrice du rapport PARR (2024) sur les barrières systémiques et les stratégies de résistance mises en œuvre par les femmes et les personnes non binaires Noires et racisées engagées dans la recherche partenariale au Québec.
Son travail s’ancre dans une réflexion critique sur les mécanismes de mise sous silence et d’effacement des voix minoritaires dans l’espace public, tout en explorant les moyens de les amplifier et de recentrer leurs perspectives. Elle s’intéresse notamment aux logiques de la blanchité — et à leur invisibilisation à travers les formes d’ignorance et d’innocence blanches — pour interroger la manière dont elles façonnent les savoirs, les récits dominants et les pratiques institutionnelles.
Animée par un désir de transformation sociale et politique, Saaz croit au potentiel de PARR pour inventer des outils créatifs et accessibles, ancrés dans le soin, le bien-être des communautés Noires et racisées, et la joie comme pratique de résistance. En dehors du cadre académique, ce sont les pratiques artistiques — en particulier le cinéma, le documentaire et la photographie — qui nourrissent son engagement. Elle y voit des formes puissantes de subversion, capables d’ouvrir des espaces de libération, de mémoire et de transformation collective.